Des graines de plantes indigènes distribuées pour protéger les pollinisateurs

Des graines de plantes indigènes distribuées pour protéger les pollinisateurs
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(Montréal) La Ville de Montréal distribue gratuitement 16 500 sachets de graines d’espèces indigènes dans 24 bibliothèques de semences des bibliothèques de la Ville afin de favoriser la survie des pollinisateurs comme le papillon monarque.

Stéphane Blais

La Presse Canadienne

Les pollinisateurs jouent un rôle essentiel dans nos écosystèmes. On estime que près d’une bouchée sur trois de tout ce que nous mangeons provient de la pollinisation.

Mais plusieurs pollinisateurs, comme l’abeille ou le papillon monarque, voient leur nombre diminuer de manière inquiétante, d’où l’importance de restaurer leur habitat en plantant des graines de plantes indigènes.

Plantez de l’asclépiade pour sauver le monarque

Le papillon monarque emblématique a été désigné espèce en voie de disparition en 2016 au Canada.

Les scientifiques attribuent le déclin du nombre de monarques à la perte d’habitat, au changement climatique et à l’utilisation de pesticides et d’herbicides.

« Mais je dirais que dans les villes, la plus grande menace posée par les pollinisateurs est la perte d’espaces verts. Malheureusement, lorsque nous construisons des parkings et des routes, cela n’intéresse aucun pollinisateur », explique l’agronome David Wees, qui enseigne à l’Université McGill.

Mais les citoyens peuvent aider le monarque à survivre en plantant de l’asclépiade dans leurs jardins ; cette plante indigène, l’une des six espèces distribuées par la Ville, est la seule où les monarques pondront leurs œufs.

“Cette plante contribue à soutenir le cycle de vie de la chenille du monarque, c’est-à-dire qu’une fois que la mère monarque pond son œuf, la petite chenille ne consommera que des feuilles d’asclépiade pendant toute sa vie”, explique le biologiste Francis Cecil Cardinal, qui fait partie de l’équipe éducative du Biodôme de Montréal.

Sans asclépiade, le papillon monarque ne pourrait tout simplement pas exister.

Cette plante, qui produit des ombelles de fleurs roses, attire également d’autres types de pollinisateurs, comme les abeilles et les colibris.

Selon Francis Cecil Cardinal, l’initiative de la Ville « aura un impact intéressant si ces graines sont plantées dans des endroits appropriés, si elles germent, grandissent et produisent des fleurs, des fruits et des graines ».

Il a ajouté que « les plantes produisent des centaines, voire des milliers de graines, mais le taux de survie est très faible ».

Selon lui, les terrains abandonnés et les friches sont tous réservés aux asclépiades, mais il déconseille de les planter dans un potager, car « c’est une plante qui a tendance à se propager ».

Depuis le 8 avril, la Ville de Montréal a distribué 16 500 sachets de graines de six espèces différentes dans 24 Grainothèques des bibliothèques de Montréal ou encore « par le biais de journées citoyennes, de journées portes ouvertes ou de campagnes de distribution de plantes dans les 19 arrondissements », selon un communiqué de la Ville de Montréal. Ville.

Ramenez des plantes indigènes

Francis Cecil Cardinal déplore que les plantes indigènes ne soient pas suffisamment valorisées.

« Idéalement, nous aimerions ramener des variétés de plantes indigènes sur l’île de Montréal et chaque nouvelle variété que nous sommes capables de ramener dans un endroit où elle s’implantera à long terme et sera autonome, je vous dirais que c’est une valeur ajoutée à nos écosystèmes. »

Outre Asclepias incarnata et Asclepias syriaca, qui sont des espèces d’asclépiades, la Ville distribue des graines de Monarda fistulosa, Symphyotrichum novae-angliae et Verbena hastata, toutes des plantes indigènes.

“Les plantes indigènes ont évolué depuis longtemps avec les animaux et les insectes locaux” et “lorsque nous les plantons dans notre jardin, il y a moins de risque qu’elles deviennent envahissantes, car elles sont ici normalement en équilibre avec leurs prédateurs et leurs maladies et nécessitent moins d’entretien”. », a expliqué le biologiste Francis Cecil Cardinal.

“Elles font partie de notre patrimoine culturel, car nous jardinons avec ces plantes depuis longtemps, nos ancêtres ont appris à les cultiver”, a-t-il ajouté.

Plan de protection des pollinisateurs

L’initiative de l’administration de Valérie Plante découle du Plan de protection des pollinisateurs de la Ville de Montréal, annoncé peu avant la COP15 sur la biodiversité en 2022.

Ce plan vise notamment à augmenter la superficie des milieux naturels protégés, à réaliser des inventaires écologiques de la population d’insectes et à réduire la fréquence de tonte du gazon sur le terrain de la Ville.

« Tondre la pelouse perturbe encore l’habitat de certains insectes. Très souvent, ce que nous disons aux gens, c’est simplement de tondre moins souvent », a souligné l’agronome David Wees.

En 2020, un recensement a dénombré au moins 435 espèces d’insectes pollinisateurs sur l’île, mais selon David Wees, il existe probablement des milliers d’espèces différentes à Montréal.

 
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