Trois questions à Marie Lenormand, mezzo – Joyeuses retrouvailles

Trois questions à Marie Lenormand, mezzo – Joyeuses retrouvailles
Trois questions à Marie Lenormand, mezzo – Joyeuses retrouvailles

En 2018, Valérie Lesort et Christian Hecq font leurs débuts à l’opéra avec Le Domino Noir par Auber et Scribe : une réussite totale ! (1) Marie Lenormand en faisait déjà partie aux côtés d’Anne-Catherine Gillet et de Cyrille Dubois, dans un spectacle créé à Liège et repris à l’Opéra-Comique puis à Lausanne. Six ans plus tard, l’œuvre d’Auber est de retour à la Salle Favart (2), et la mezzo reprend le rôle de Jacinthe, toujours aussi précieuse dans son costume botéroesque. Elle nous raconte son amour de l’opéra-comique.

Quelle est votre relation avec la salle Favart ?

C’est une salle que j’aime beaucoup. J’y ai chanté pour la première fois en 2010, dans le rôle-titre de Mignon by Ambroise Thomas.
Je suis très attachée au répertoire de cette institution, j’aime l’alternance du chant et du dialogue. C’est un réel plaisir de retrouver l’œuvre d’Auber, que nous avons beaucoup jouée depuis 2018, à Liège, Paris et Lausanne. J’ai un faible pour l’univers de Valérie Lesort et Christian Hecq, leur passion pour les marionnettes, leur précision, leur humour. Ils font preuve d’une grande humilité lorsqu’ils dirigent des chanteurs. Ils ne veulent jamais nous mettre en difficulté.
Et… je suis heureuse de retrouver mon costume colossal qui me donne des allures de Bonhomme Michelin. Le costume est une marionnette à part entière. Il a été conçu par Carole Allemand et Sophie Coëffic, qui travaillent aux côtés de Vanessa Sannino, la costumière du spectacle. Il n’y aura aucun changement dans cette reprise par rapport à la production de 2018. Le travail de Valérie Lesort et Christian Hecq, d’une grande poésie, est si précis qu’il pourra être repris tel quel même six ans plus tard.

© Stefan Brion

Quel charme immédiat dans la musique d’Auber…

Absolument. Et le rôle de Jacinthe convient bien à ma voix. Parfois la prosodie n’est pas évidente, mais c’est une très belle musique, qui a pourtant été quelque peu méprisée, puisqu’avant les représentations de 2018, l’œuvre n’avait pas été jouée à l’Opéra-Comique depuis… 1911 ! Je suis très heureuse d’avoir participé à la recréation de cette partition. Et quel plaisir de participer à cette reprise sous la direction de Louis Langrée, un chef avec lequel je n’avais jamais travaillé.

En juin prochain, vous retrouverez l’Opéra-Comique pour Dame Marthe dans le Faust par Gounod, du 21 au 1er juinest Juillet.(3) Comment voyez-vous cette expérience ?

Ce sera pour moi un premier rôle, je suis particulièrement ravi car ce sera la version opéra-comique (de 1859). Note de l’éditeur), donc avec tous les dialogues parlés. Denis Podalydès signera la mise en scène. C’est sûr qu’en ce moment j’ai des liens avec les directeurs de la Comédie-Française. Sans compter que dans la distribution du Domino noir figure Sylvia Bergé, membre de cette institution.
Il y a des chanteurs qui n’aiment pas du tout passer du chant au dialogue parlé. Et bien moi, j’adore ça ! Je ne me sens pas du tout désorientée dans ma technique vocale, même si je n’ai pas appris l’art dramatique de manière académique. Après le Conservatoire d’Angers, j’ai étudié aux Etats-Unis avec Richard Miller, et j’ai fait mon apprentissage dans différents opéras américains dans les années 90. Comme j’étais une jeune mezzo française, j’ai tout de suite joué des pages ou des rôles de ce genre. Et c’est ce travail, entre autres, qui m’a préparée à la scène.

Propos recueillis par Frédéric Hutman, le 16 septembre 2024

 
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