Le ministre wallon de la Mobilité François Desquesnes livre sa vision de la mobilité

Le ministre wallon de la Mobilité François Desquesnes livre sa vision de la mobilité
Le ministre wallon de la Mobilité François Desquesnes livre sa vision de la mobilité

Parlons un peu de mobilité douce à l’issue de cette semaine de la mobilité, et notamment du vélo. Quel budget allez-vous consacrer au développement du réseau cyclable en Wallonie ?

D’abord, je reconnais que mon prédécesseur, Philippe Henry, a beaucoup investi dans les infrastructures cyclables en Wallonie. C’est une très bonne chose. Nous n’avons pas l’intention de réduire les investissements, bien au contraire, dans le réseau cyclable. En revanche, ce que je souhaite, c’est une politique plus cohérente. Aujourd’hui, par exemple, dans l’administration, vous avez un service qui s’occupe du Ravel et un service qui s’occupe des cyclostrades, ce n’est pas logique, et on ajoute aussi les Plans vélo de Wallonie au niveau local. Donc tout cela doit être réuni au niveau de la gestion et de la vision du développement des infrastructures cyclables de manière cohérente. Un autre exemple qu’il faut améliorer, c’est qu’on a souvent donné beaucoup d’argent aux communes pour créer des pistes cyclables. Mais il a fallu agir vite et c’est parfois plus compliqué de travailler sur les routes régionales. Et donc les projets qui étaient parfois les plus intéressants au cœur de la ville, le long des grands axes qui traversent les villes, ont été repoussés à plus tard. Ma préoccupation et mon souhait prioritaire, c’est de faire fonctionner ensemble la logique Ravel, la logique cyclostrades et les plans vélo communaux. Tout cela doit fonctionner avec une vision unique, une logique unique. Et cela doit être coordonné. Car l’objectif est que le cycliste se rende du point A au point B avec un parcours totalement sécurisé.

Quand on regarde le réseau cyclable wallon, il suffit de prendre une carte du Ravel et de tous les réseaux cyclables, on voit qu’il y a beaucoup de trous.

Exactement, mais aussi au cœur des villes. L’exemple typique, ce sont les routes nationales qui se croisent et il y en a beaucoup qui traversent nos communes et nos villages et où parfois c’est cette partie-là qui manque le plus. Les communes ont des projets. La Région a des moyens budgétaires, il faut travailler ensemble sur ces endroits-là, c’est toujours plus difficile parce qu’on est évidemment sur un axe routier majeur, etc. Il faut pouvoir coordonner plus de travaux et là, je pense qu’on sera plus efficace si on dépense des euros pour faire ces quelques chaînons manquants au centre, au cœur des villes, plus que faire des pistes cyclables très sympas mais en pleine campagne au milieu de nulle part.

Que pensez-vous de ces usagers qui utilisent le Ravel comme parcours d’entraînement ? Ne faudrait-il pas mettre en place des règles un peu plus strictes pour une bonne entente entre usagers ?

Vous avez tout à fait raison. Quand je dis qu’il faut réunir, au niveau de la gestion et de la vision, le Ravel, les cyclostrades et les circuits et les plans communaux du réseau cyclable en Wallonie, c’est parce que le réseau cyclable sera géré dans sa globalité. Mais cela n’empêche pas de donner à chaque niveau, à chaque type d’infrastructure, ses propres règles du jeu. C’est pareil pour les voitures aujourd’hui. Ce n’est pas parce que vous roulez sur une route que le code de la route est le même partout. Vous roulez sur une route nationale, c’est 90, en ville c’est 50, en centre-ville, c’est 30 et sur une autoroute 120. C’est pareil pour le réseau cyclable. Donc là, il y a un apprentissage pour les usagers et notamment les usagers de deux roues. Il y a des endroits où l’on peut rouler vite ou très vite, les cyclostrades, et des endroits où il faut être respectueux des autres usagers, des piétons, de ceux qui se promènent avec leur chien ou des personnes à mobilité réduite. Ici, il faut effectivement être plus prudent sur ce type d’infrastructures comme le Ravel ou les pistes cyclables.

Que pouvons-nous faire, concrètement ?

C’est un travail de signalisation et un travail pédagogique aussi pour expliquer qu’il y a des endroits où la vitesse est limitée à 30 km/h. C’est le cas pour le Ravel, on ne roulera pas à plus de 30 km/h sur un Ravel. Et si on roule sur une cyclostrade, à ce moment-là, on est plus rapide car on sait qu’on ne croisera pas de piétons ou de cavaliers.

Êtes-vous en faveur du port obligatoire du casque pour les cyclistes ?

« Personnellement, je suis en faveur, mais c’est une mesure qui relève du Code de la sécurité routière et donc du gouvernement fédéral. (…) Chaque semaine, j’enfourche mon vélo et je peux vous dire que c’est une chance que je porte un casque, sinon je ne serais probablement pas devant vous. »

Avez-vous déjà eu des accidents ?

Oui, avec des amis, on fait régulièrement des randonnées à vélo et il y a même eu des chutes. Le vélo est une activité saine qui permet de découvrir, d’avoir beaucoup de convivialité et de rester en forme et en bonne santé. C’est génial, mais les routes sont dangereuses. Une glissade peut vite arriver ou une chute dans le peloton. C’est dangereux. Regardez ce qui se passe aujourd’hui sur les grandes randonnées. Les chutes se multiplient.

Vous ne conduisez pas si vite, ne vous inquiétez pas !

Non, je ne roule pas si vite. Mais il n’en faut pas beaucoup, je vous le dis. Et j’ai déjà vu une chute à l’arrêt sur une pente parce qu’il y avait un peu de bousculade. Donc même à l’arrêt, un vélo peut être dangereux.

Et donc, pour le casque, vous le recommandez fortement, si je comprends bien.

C’est ma recommandation personnelle, car au final, vous n’avez qu’une seule tête.

 
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