«Je ne suis pas le Pablo Escobar de la mendicité», proteste un chef de famille jugé à Genève

Publié le 22 avril 2024 à 16h35 / Modifié le 22 avril 2024 à 16h40

On parle beaucoup ces jours-ci de traite des êtres humains devant les tribunaux genevois. Mais pas de milliardaires et de domestiques réduits en esclavage au procès qui s’est ouvert ce lundi devant le tribunal correctionnel. Le casting est complètement différent. Trois membres d’une famille bulgare sont accusés d’avoir recruté des compatriotes et d’autres proches très vulnérables, tous encore plus pauvres qu’eux, afin de les faire mendier pour eux. Le décor n’est plus la villa de Cologny, mais un campement rom. Présenté comme le grand méchant de l’histoire, Kostadin, le père, nie toute infraction : « Je ne suis pas le Pablo Escobar de la mendicité. »

Les enquêteurs n’ont pas lésiné sur les moyens pour démanteler cette sorte de mafia de la petite aumône. Un sujet politiquement sensible dans un canton qui continue de légiférer sur la question. Surveillance secrète des liaisons téléphoniques, mais aussi installation de caméras et sonorisation du camp occupé par les prévenus près de Meyrin. Ceux-ci ont finalement été cueillis le 18 août 2021, à l’aube. «De potron-minet», selon une expression désuète encore utilisée par la police cantonale dans son rapport. Depuis, l’affaire a pris une ampleur considérable avec plus d’une centaine d’audiences et une montagne de documents.