(Montréal) Une congrégation de frères catholiques qui dirigeait autrefois jusqu’à 80 écoles au Québec fait face à un recours collectif pour des agressions sexuelles présumées commises sur des décennies, selon des documents judiciaires publiés vendredi.
Publié hier à 18h18
Plus de 87 personnes affirment avoir été victimes des Frères de l’Instruction chrétienne dans plus de 20 écoles de la province.
Les documents indiquent que la congrégation était au courant des abus sexuels commis par ses membres sur des enfants, mais « a préféré déménager et protéger les agresseurs plutôt que d’aider les victimes ».
La plupart des événements ont eu lieu entre les années 1950 et 1970, a déclaré M.et Antoine Duranleau-Hendrickx, l’avocat des plaignants, a déclaré que la plupart des agresseurs étaient désormais morts.
Le représentant du groupe de victimes, un homme de 76 ans dont l’identité est protégée par les tribunaux, dit avoir été agressé sexuellement à deux reprises par le frère Charles sur le terrain de l’école Sainte-Bernadette-Soubirous à Montréal en 1960, alors qu’il avait environ 13 ans.
Ce dernier était responsable des élèves et aurait abusé de la confiance de la victime en tentant de la toucher en classe.
Plus tard, lors d’un cours de chant, le frère aurait forcé la victime à toucher ses parties génitales pendant qu’il se frottait contre elle, selon les documents judiciaires.
Une autre victime, parmi les 30 qui ont accepté de témoigner, raconte avoir subi des agressions sexuelles répétées pendant deux ans de la part du frère Adrias, qui dirigeait une autre école à Montréal. Il aurait agressé la victime dans son bureau une à trois fois par semaine entre 1961 et 1963, indique le témoignage.
Les Frères de l’Instruction chrétienne n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
Un autre recours collectif, lancé en 2022, regroupe 147 personnes qui disent avoir été « agressées sexuellement par plus d’une centaine de prêtres ou de membres du personnel du diocèse, dont certains ont fait plusieurs victimes ou faisaient partie du haut clergé du Québec ».
L’influent cardinal canadien Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec âgé de 66 ans et membre du conseil consultatif du pape, est soupçonné d’avoir agressé sexuellement une mineure à la fin des années 1980.
Niant les accusations, il est revenu à ses fonctions en juillet après que le Vatican a clos une enquête à son encontre qui n’a pas permis « d’identifier des actes de mauvaise conduite ou d’abus de la part du cardinal ».
