le vaudeville qu’est devenu le Parlement canadien

le vaudeville qu’est devenu le Parlement canadien
le vaudeville qu’est devenu le Parlement canadien

Vous cherchez un vaudeville pas cher ? Rendez-vous au Parlement du Canada.

De jour en jour, l’atmosphère se réchauffe à Ottawa.

Entre insultes personnelles et démagogie à mille reprises, le Parlement canadien ressemble aujourd’hui davantage à un obscur parlement régional d’Ouzbékistan qu’à une démocratie centenaire.

Une scène peut-être sans précédent dans la politique canadienne s’est déroulée jeudi à la Chambre des communes, loin des micros et des caméras.

Nous avons maintenant un chef de parti, Jagmeet Singh, qui a menacé un autre chef, Pierre Poilievre, de venir lui dire ce qu’il avait à dire dans le blanc des yeux. Et ce, quelques jours seulement après que Singh ait fait la même chose à un agitateur agressif.

Les députés conservateurs, libéraux et bloquistes ainsi que les journalistes présents sur les lieux semblent dire que Singh ressemblait à un gars dans un bar qui veut amener un autre gars dans le stationnement pour régler leurs différends.

De la partisanerie aux attaques outrancières, en passant par les insultes continuelles et maintenant les menaces d’affrontements, quelle sera la prochaine étape ?

Les digues cèdent

Il s’agit d’un autre obstacle au débat démocratique sain qui a été soulevé à Ottawa. Ce climat de tension, amplifié par Pierre Poilievre, a fini par contaminer à peu près tout le monde à Ottawa.

La première véritable digue a cédé en 2022, lorsque Poilievre a soutenu la Marche pour la liberté. Une autre lorsqu’il a rencontré des manifestants avec des drapeaux « Fuck Trudeau ». Une autre encore lorsqu’il a traité le premier ministre Trudeau de cinglé.

À tous ces moments, le chef conservateur a dépassé des limites que les politiciens de l’histoire canadienne récente n’avaient jamais osé franchir.

Cela a encore des répercussions aujourd’hui.

Le ton de Poilievre n’a pas changé. Avant que Singh ne déraille, il l’a traité d’hypocrite, de traître et d’imposteur.

Pour Poilievre, le Parlement devient un tremplin vers l’insulte.

Chaque fois que nous évoquons le ton belliqueux de Poilievre, nous risquons toujours d’être perçus comme les défenseurs d’une vision ennuyeuse et technocratique de la politique, dans laquelle les politiciens sont des robots comptables qui s’obstinent à présenter des chiffres sombres.

La politique est une affaire de passion. De caricature. D’exagération souvent. D’insultes parfois.

Mais il y a quand même un certain décorum à respecter, une certaine distance avec la réalité à maintenir. Un décorum que Poilievre n’entretient pas. Que Singh n’entretient pas trop souvent. Que les libéraux, malgré leurs leçons, n’entretiennent pas trop souvent non plus.

Le ministre Marc Miller en est l’exemple parfait. Les premiers ministres conservateurs ? Des idiots. Poilievre ? Un troll toxique financé par nos impôts et un crétin sans classe. Et ainsi de suite.

Bloc résistance

On parle beaucoup de la résistance des Québécois aux charmes de Pierre Poilievre. Plus précisément : de la résistance du Bloc aux conservateurs.

Les raisons sont multiples. Mais je constate ceci : le Bloc québécois joue souvent le rôle d’adulte dans la salle à Ottawa.

Je ne sais pas si c’est normal, mais le parti à Ottawa qui veut briser ce pays est aussi celui qui respecte le plus l’institution démocratique canadienne par excellence, le Parlement.

 
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