L’association discrète a bien caché son jeu en promouvant l’islamisme radical

L’association discrète a bien caché son jeu en promouvant l’islamisme radical
L’association discrète a bien caché son jeu en promouvant l’islamisme radical

Par

Thomas Martin

Publié le

21 septembre 2024 à 06h20

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Le juge des référés du tribunal administratif de Paris a validé le « gel des avoirs » de Jonas ParisLa discrète association parisienne a été dissoute en juin 2024 par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour avoir contribué à la « promotion de l’islamisme radical ». Si l’association affichait officiellement des intentions louables, le discours tenu en interne auprès des jeunes qui la fréquentaient était tout autre.

Une association aux intentions officiellement louables

Dans ce dossier, le ministre des Finances Bruno Lemaire avait d’abord pris une ordonnance le 10 juin 2024 pour geler « les fonds et ressources économiques » de son imam, installé dans la discrète rue de Vimoutiers (XIIIe arrondissement), où se trouvait également le siège de l’association, pour une durée de six mois. Romain Ngamessy, un ancien étudiant de 39 ans de l’université Panthéon-Assas, avait donc saisi en urgence le juge des référés du tribunal administratif de Paris pour faire suspendre cette décision.

Son association Jonas Paris a ensuite été dissoute par arrêté du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin le 26 juin 2024. Son but officiel était d’aider les musulmans « dans l’exercice de leur pratique et de leurs rites dans de bonnes conditions », de mettre des lieux à disposition de ces croyants, d’organiser « des conférences, des stages et des débats », mais aussi « d’encadrer les jeunes pour qu’ils ne tombent pas dans la délinquance » et in fine « de favoriser le dialogue interreligieux ».

« Discours haineux, discriminatoires et violents envers les juifs et les chrétiens »

Mais « divers enseignements et prises de position » mis en ligne sur son compte Telegram, émanant du président de l’association ou de ses membres, constituaient selon le ministre de l’Intérieur « des actions constitutives de provocations à la discrimination, à la haine et à la violence, en raison de la religion, du sexe ou de l’orientation sexuelle ». Elles contribuaient à « la promotion d’une idéologie islamiste radicale », susceptible de provoquer « des actes de terrorisme en France ou à l’étranger ».

Les services de l’État ont relevé entre autres « des propos haineux, discriminatoires et violents à l’égard des juifs et des chrétiens, appelant à leur anéantissement, et plus généralement à l’égard des non-musulmans ». Dans un document, la France a été qualifiée de « pays mécréant » et a indiqué que vivre dans un pays non musulman équivaudrait à « déclarer la guerre à Allah ».

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Le Figaro rappelle que le 7 juin 2023, une perquisition au domicile de Jonas Paris a permis de saisir « plusieurs documents et fichiers audio légitimant la guerre sainte ». Et le 23 février 2024, le tribunal pour enfants de Paris a condamné un étudiant à 3 ans de prison, dont un avec sursis, pour association de malfaiteurs terroriste.

Selon nos confrères, quelque 600 jeunes se sont montrés intéressés par cette offre radicale.

« Des noms jetés au public »

Du point de vue de Romain Ngamessy et de son association, le gel de leurs fonds constitue cependant « une atteinte grave et immédiate à leur droit de propriété ». Ils y voient également une atteinte à la « liberté d’association » et « de religion ».

Cette décision a également eu des conséquences sur la « vie privée et familiale » de l’intéressé, et a entravé « considérablement » l’association dans la réalisation de son objet social : elle s’est retrouvée privée du « bénéfice de l’épargne disponible de l’imam », que ce dernier « utilisait auparavant pour réaliser son objet social ».

Romain Ngamessy dit également être privé – « en tant qu’imam ou à titre privé » – de la possibilité « d’emprunter de l’argent ou de recevoir des dons de la part des fidèles ». Enfin, l’ordonnance porterait « un préjudice considérable à l’image » de l’association et de son président, dont les noms sont « jetés à la poubelle ».

« Ni précarité ni urgence »

« Les pièces justificatives présentées (…) par les requérants ne démontrent cependant pas qu’ils se trouveraient, du fait de cette décision, privés de ressources », objecte le juge des référés du tribunal administratif de Paris dans une ordonnance datée du 19 août 2024 qui vient d’être rendue publique.

Romain Ngamessy et Jonas Paris ne parviennent pas non plus à prouver, selon le magistrat, qu’ils « ne pourraient plus faire face aux dépenses courantes et seraient ainsi placés dans une situation de précarité et d’urgence les empêchant de faire face aux dépenses courantes de la vie quotidienne ».

La requête a donc été rejetée à ce stade, mais la légalité de la décision ministérielle sera réexaminée par le même tribunal administratif de Paris – convoqué cette fois en formation collégiale de trois juges – d’ici dix-huit mois à deux ans.

Si l’imam parvenait à la faire annuler a posteriori, il serait alors en droit d’introduire un nouveau recours contre l’État pour être indemnisé des « dommages » que celui-ci lui a causés.

Avec CB-PressPepper

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