À quand un « système bancaire ouvert » et des frais réduits au Canada ? – .

Le gouvernement fédéral a réitéré, dans son budget présenté la semaine dernière, ses intentions d’améliorer les services financiers offerts aux Canadiens, de réduire les frais bancaires et d’encourager l’innovation dans le secteur. Aucun calendrier n’a toutefois été établi, ce qui frustre les acteurs du secteur fintech.

Adopter un système bancaire ouvert (Ou système bancaire ouvert, en anglais) permettrait aux consommateurs de partager leurs données en toute sécurité entre leurs institutions financières et des applications tierces. Ces applications permettent par exemple d’obtenir votre cote de crédit, de gérer votre budget ou encore de magasiner des prêts.

Même si ces applications sont déjà populaires auprès des Canadiens, la façon dont elles collectent les données des consommateurs laisse parfois à désirer, estime Parna Sabet.Stephensonavocat spécialisé en technologies financières.

Parna Sabet-Stephenson est avocate en technologie financière chez Gowling WLG à Toronto.

Photo : Radio-Canada / Vedran Lesic

Certaines entreprises procèdent actuellement par grattage d’écranune technique rudimentaire qui consiste à copier les informations des comptes financiers des utilisateurs.

Il y a beaucoup de risques avec cette méthode, selon Me Sabet-Stephenson.

En partageant leurs identifiants, les consommateurs donnent accès, entre autres, aux soldes de leurs comptes, aux transactions qu’ils effectuent et à leurs polices d’assurance. Ils augmentent ainsi les risques d’être victime d’une fraude ou d’une atteinte à la sécurité de leurs données.

Hanna Zaidi, responsable de la conformité des applications Richesse simplecompare le passage à un système ouvert aux difficultés rencontrées il y a une dizaine d’années par les clients qui souhaitaient changer de forfait mobile tout en conservant leur numéro de téléphone.

Il y avait souvent des frais d’annulation exorbitants et beaucoup de frictions pour pouvoir conserver son numéro.elle dit.

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Wealthsimple, basée à Toronto, fait partie des fintechs souhaitant accélérer l’adoption d’un système bancaire ouvert.

Photo : (Wealthsimple/via La Presse Canadienne)

Les entreprises de télécommunications se sont battues bec et ongles pour empêcher les gens de conserver leur numéro en changeant de fournisseur, mais cela les a obligées à rivaliser pour obtenir des clients.elle se souvient.

Elle estime qu’un système bancaire ouvert favoriserait également la concurrence. Cela réduira les coûts et favorisera l’innovationespère Mme Zaidi.

Des frustrations parmi technologie financière

Les sociétés de technologie financière, souvent appelées technologie financièreet les organisations de défense des droits des consommateurs ont fait pression pour une adoption rapide du système ouvert afin d’offrir plus de choix à des coûts potentiellement inférieurs.

Au Canada, le processus traîne depuis six ans. En septembre 2018, Bill Morneau, alors ministre des Finances, a créé un comité consultatif pour examiner la avantages possibles d’un système ouvert.

Julien Brault, fondateur et président de l’entreprise montréalaise Bacon durrappelle qu’en 2022, la mise en place d’un système bancaire ouvert était prévue pour le début de 2023. L’automne dernier, dans son énoncé économique, le gouvernement avait repoussé son échéance à 2025. Dans le budget déposé la semaine dernière, il y a cependant plus de dates ciblées.

je suis un peu déçudit M. Brault.

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Andrew Chau est cofondateur et PDG de Neo Financial, une société basée à Calgary et partenaire de cartes de crédit de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Photo : Anis Heydari/CBC

Il existe encore un certain flou et un manque de clarté concernant les délais dans le budget fédéralREMARQUE Andrew ChauPDG de Néo Financier. La startup de Calgary, qui propose une carte de crédit en partenariat avec les magasins de La Baie, estime que le Canada prend du retard sur le reste du monde.

Bacon dur, une application permettant de comparer les cartes de crédit et les prêts, affirme avoir bénéficié de la fermeture de son concurrent menthel’une des plateformes de budgétisation les plus populaires au Canada.

Mais nous avons trop de personnes qui ne peuvent pas connecter leur compte ou leur compte est déconnecté.ajoute M. Brault, faute d’un système de transfert de données financières plus efficace et plus sécuritaire. Bacon duril a dit, ça marcherait beaucoup mieux avec ce système.

Selon Andrew Chau de Néo Financierl’absence d’un système bancaire ouvert limite la croissance de son activité.

Il estime qu’il est important de redonner aux clients le contrôle de leurs données financières, surtout en cette période plutôt difficile pour les Canadiens.

Réticence des grandes banques ?

L’Association des banquiers canadiens, qui représente les institutions financières du pays, affirme soutenir fermement un système ouvert, pour autant que les échanges de données soient robustes et sécurisés.

L’organisation reconnaît la nécessité de gérer de manière appropriée les risques créés par l’arrivée de nouveaux acteurs au sein du système bancaire, le transfert de données à grande échelle et la présence continue de fraudeurs de plus en plus sophistiqués.

S’il est mis en œuvre efficacement, [ce système] peut améliorer la situation financière des Canadiens et les aider à prendre de meilleures décisionsa indiqué la porte-parole Mélanie Richer, par courriel.

La capacité des Canadiens d’exercer en toute sécurité et en toute confiance leur droit d’accéder à leurs données financières et de les utiliser, tout en interdisant les pratiques risquées telles que le grattage d’écran, entraînera une plus grande confiance et un plus grand contrôle sur leurs données. elle dit.

>>Un homme portant des lunettes et une casquette blanche.>>

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Julien Brault, fondateur et PDG de Hardbacon, une application de gestion financière

Photo : Radio-Canada / Cécile Archer

Julien Brault dit toutefois constater une certaine réticence de la part des grandes banques quant à la transition vers un système ouvert.

En Europe, nous avons aussi des protocoles pour effectuer des transactions à distance et cela ouvre la porte à plus de concurrence car on peut imaginer toutes sortes d’applications qui remplaceront pratiquement les applications bancaires, donc les banques veulent ralentir cela.il explique.

: nous y sommes favorables, mais nous voulons bien le faire et parce que nous voulons bien le faire, nous voulons prendre des années, des années, des années”, “texte”: “Il est clair que les grandes banques ne le font pas le voient d’un bon œil, même si leur discours est souvent : nous sommes pour, mais nous voulons bien le faire et parce que nous voulons bien le faire, nous voulons prendre des années, des années, des années, » }} »>Il est clair que les grandes banques ne voient pas cela d’un bon œil, même si leur discours est souvent : nous y sommes favorables, mais nous voulons bien le faire et parce que nous voulons bien le faire, nous voulons prendre des années, des années, des années, il maintient.

Déjà adopté ailleurs dans le monde

Cette évolution du secteur bancaire s’est déjà concrétisée dans des dizaines de pays. L’Union européenne, le Royaume-Uni, l’Australie et Hong Kong ont décidé de réguler leur système bancaire ouvert. D’autres pays, comme la Corée du Sud, les États-Unis, l’Inde et le Japon, ont choisi de laisser le marché guider la mise en œuvre d’un tel système.

Ottawa reste déterminé à faire avancer le dossier, mais reste avare de détails. Dans le budget, on apprend seulement qu’une agence fédérale sera chargée d’élaborer un cadre réglementaire pour le système.

L’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) sera chargé d’établir des règles sur la protection de la vie privée, des garanties pour garantir l’intégrité du système bancaire ouvert et la sécurité nationale, ainsi que des détails concernant le portée et le participation au système.

Le gouvernement a débloqué une enveloppe d’un million de dollars au cours de cet exercice pour aider leACFC pour entamer ce processus et alloue 4,1 millions sur trois ans au ministère des Finances afin qu’il puisse mener à bien les travaux nécessaires d’élaboration et de suivi des politiques.

Ottawa s’engage à déposer un projet de loi en ce sens dans les prochains mois et à fournir plus de détails cet automne.

Avec le reportage d’Anis Heydari de CBC

 
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