L’Office des étrangers compte sur des coachs pour aider les exilés qui en ont besoin à rentrer dans leur pays

L’Office des étrangers compte sur des coachs pour aider les exilés qui en ont besoin à rentrer dans leur pays
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Le projet est né d’un constat. La majorité des personnes exilées en Belgique qui reçoivent un ordre de quitter le territoire (OQT) – un document officiel tant redouté des étrangers – n’y donnent pas suite. Craignant et redoutant le retour dans leur pays d’origine auquel ils sont obligés, ils mettent ce document au fond d’un tiroir et cherchent d’autres moyens, légaux ou illégaux, pour rester dans notre pays.

Pour pallier en partie cette situation, Sammy Mahdi (CD&V), alors secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations, avait lancé l’idée, fin 2020, de créer au sein de l’Office des étrangers une équipe de coachs (coachs Icam pour la « Gestion des dossiers individuels »). »). Leur devoir est d’offrir une assistance individuelle à ces exilés pour les aider à construire « un avenir durable » dans leur pays.

Ralenti par les conséquences migratoires de la guerre en Ukraine, ce projet a su trouver son rythme de croisière et compte aujourd’hui une cinquantaine de professionnels répartis sur une vingtaine de sites. Désormais, chaque personne qui reçoit un OQT est invitée à rencontrer un tel coach pour deux, trois rencontres ou plus.

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Cas par cas

»En rencontrant ces gens, explique Brennan Cook, responsable de l’unité de Bruxelles, on lui explique les tenants et les aboutissants d’une OQT, on lui précise, individuellement, pourquoi il en a reçu une, pourquoi il n’a pas le droit d’asile, on analyse son dossier avec lui, on regarde quelles peuvent être ses perspectives. »

Ces prospects sont le plus souvent situés dans le pays d’origine de l’exilé. Mais pas toujours. En étudiant le dossier, le coach constate qu’un recours ou qu’un avenir en Belgique est possible pour des raisons d’éducation des enfants, parce que le dossier avait été incorrectement déposé, pour cause de maladie, pour traite d’êtres humains… »A chaque fois, c’est du cas par cas. », insiste Ellen Verheijden, responsable du service Alternatives à la détention au sein de l’Office des étrangers. En 2023, les coachs de l’Icam ont pu accompagner 600 personnes »vers un avenir durable »Dont 200 d’entre eux ont finalement pu le retrouver en Belgique.

Dans tous les cas, les coachs de l’Icam orientent la personne vers des structures ou associations qui peuvent l’aider, l’accompagner dans l’obtention d’une prime de réinstallation, l’accompagner dans sa recherche d’emploi dans le pays, etc.

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Peurs et tabous

Au-delà du soutien administratif et matériel, le soutien est aussi psychologique, alors qu’un quotidien et des relations profondes se nouent parfois en Belgique, et que des enfants y naissent. “Les obstacles psychologiques sont nombreux », confie Brennan Cook. “Les gens ont peur de retourner dans leur pays d’origine, peur d’y retrouver une réalité qu’ils ont laissée derrière eux. Certains y voient un échec et un tabou alors que leurs proches voulaient qu’ils réussissent en Europe sans se rendre compte des difficultés que rencontre un migrant. Nous les accompagnons dans cette réflexion, veillons à ce que ce ne soit pas un échec pour retrouver leur famille, créer une entreprise avec eux, lancer une perspective durable. En leur expliquant également les raisons qui ont justifié l’ordre de quitter le territoire, cela les aide beaucoup, tout en leur rappelant que cette décision ne peut pas changer. En effet, dans la rue ou parmi des avocats qui ne connaissent pas bien les dossiers, de nombreuses rumeurs circulent sur d’éventuels recours. “Cela ne fait que retarder les délais, coûte cher en procédures et suscite de faux espoirs.»regrette Ellen Verheijden.

Pourquoi les ordres de quitter le territoire sont-ils si mal appliqués ?

L’OQT est vécu comme un axe administratif. Les coachs de l’Icam souhaitent que ce ne soit plus le cas. Ils ne peuvent pas encore suivre tout le monde, mais l’équipe est vouée à s’agrandir et elle gagne en notoriété auprès du milieu associatif (qui attend toujours un bilan global d’activité), comme les exilés. Si les OQT étaient délivrés par l’Office des étrangers, il leur était parfois compliqué de nouer une relation de confiance avec des coachs de la même administration. Mais seuls les salariés de l’Office peuvent avoir accès à tous les dossiers personnels, confirme Dominique Ernould, porte-parole de l’Office des étrangers. “Les coachs Icam sont désormais un pilier de la politique en faveur des retours volontaires souhaitée par le gouvernement »conclut-elle.

 
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