Il y a quelques semaines, le Nivellois a reçu sa renonciation pour la maison qu’il loue actuellement. « J’ai tout de suite cherché un autre logement mais obtenir une maison décente avec 4 chambres (NDLR : il a trois enfants) à des prix décents est devenu quasiment impossible.
« Pour 1 200 €, vous avez un 120 m2 en BW et un 60 m2 à Bruxelles »
La faute, entre autres, à la hausse des prix en région bruxelloise, qui émet une influence diffuse sur la périphérie brabançonne. Les Bruxellois qui ne parviennent plus à se loger parce que Bruxelles est trop cher s’expatrient en fait dans les deux Brabants, y gonflant par la même occasion les prix. C’est le cas d’Alexis, la trentaine. « Avec quatre enfants, il m’était financièrement impossible de trouver un logement convenable à Bruxelles », confie-t-il. C’était inabordable. J’ai dû me résoudre à déménager dans le Brabant flamand alors que toute ma vie sociale (école des enfants, clubs sportifs, amis, etc.) se déroule à Bruxelles. Je n’aurais jamais pu acheter la maison que j’ai aujourd’hui si j’étais resté à Bruxelles.
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Selon la Fédération des agents immobiliers francophones (Fédéria), la hausse des loyers – seuls les nouveaux baux sont pris en compte – était de l’ordre de 8,6% à Bruxelles en 2023, passant de 1.150 € en moyenne en 2022, à 1 249 € aujourd’hui. Avec, forcément, des différences selon les quartiers. En moyenne, un bien immobilier se loue 1.376 € à Uccle, commune la plus chère de Bruxelles, contre 901 € à Jette, commune la moins chère. Une différence qui s’explique par l’attractivité de la commune mais aussi par des logements de plus grande superficie à Uccle.
Dans le Brabant wallon, la hausse a été légèrement moindre (6,5%), atteignant 1 084 € par location en moyenne, contre 1 017 € un an plus tôt. Beaucoup plus cher que dans le Hainaut ou Liège par exemple, où les loyers tournent autour de 740 € par mois.
Habitués à louer de petits appartements à 1 000 € par mois, les Bruxellois ainsi exilés peuvent en avoir de plus grands pour le même prix. Et n’hésitez pas à franchir le pas. « Louer 1 200 € pour 120 m2, ce n’est pas cher pour eux qui ont l’habitude d’avoir 60 m2 pour le même loyer », commente Thierry, habitant de Mont-Saint-Guibert. Ils sont habitués à payer cher. Ils se jettent donc sur toutes les marchandises du Brabant wallon et cela fait donc monter les prix.»
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Selon Jean-Michel, certains proposeraient aussi de payer plus que ce que demande le propriétaire. « Je m’étais renseigné pour un logement à 1 100 € », confie le Nivellois. Le propriétaire m’a rappelé en me disant que certains s’étaient contentés de 1 250 € par mois.
Face à ces hausses de prix, Jean-Michel a cherché, en vain, des logements accessibles à Nivelles et ses environs. « Je ne voulais pas partir mais je n’aurai pas le choix de me déraciner. C’était un grand débat à la maison car je ne voulais pas m’éloigner de Nivelles pour les enfants : ils y vont à l’école, ont leurs amis, leurs activités… Mais il faut se décider : je ne veux pas ne payez plus le loyer d’un riche pour la maison d’un pauvre.
Le Nivellois ne parle pas en vase clos mais s’appuie sur un constat empirique. « A Nivelles, pour un loyer de 1 300 €, vous disposez d’une maison de 100-100 m2. A Tournai, il y a des maisons de 250 m2 pour le même loyer… »