Au Québec, les bleus ont les bleus…

Au Québec, les bleus ont les bleus…
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Éric Lefebvre ne sera pas le premier député à voir si l’herbe est plus verte dans l’autre parlement.


Publié à 1h17

Mis à jour à 6h00

Reste que le départ du whip de la Coalition Avenir Québec – qui troque un siège au Conseil des ministres contre un rôle à déterminer dans un éventuel gouvernement Poilievre – est un signe pour le gouvernement Legault.

Bien sûr, il a fallu annoncer nos couleurs rapidement, car c’est un secret de polichinelle que le député Alain Rayes, qui a quitté le caucus conservateur après l’élection de Pierre Poilievre à la tête de la coalition, pourrait bien ne pas terminer son mandat, ce qui signifierait un by– élections à court terme.

Cela dit, on ne quitte pas un siège au Conseil des ministres – même si ce n’est qu’un strapontin – quand tout va bien. Le départ de M. Lefebvre est significatif. On pourrait dire que, pour la première fois depuis leur arrivée au pouvoir en 2018, les députés caquistes ont le bleus.

Pour la plupart des députés caquistes, ce furent surtout des jours heureux depuis qu’ils étaient au gouvernement. Mais ça commence à s’effondrer.

Depuis le dernier budget, le « gouvernement des comptables » a perdu le contrôle des dépenses publiques. Les choses ne vont pas vraiment mieux dans le secteur de la santé, où la réforme Dubé tarde à porter ses fruits.

Et François Legault n’est certainement pas meilleur que ses prédécesseurs pour trouver la réponse lorsque le gouvernement fédéral lui dit non.

La question de l’immigration en est un bon exemple. M. Legault a su bluffer pendant un certain temps, mais il est évident qu’il ne va pas déclencher un référendum pour obtenir plus de pouvoirs dans ce domaine et qu’en fin de compte, cela se réglera par des négociations où le gouvernement fédéral finira par en ne donnant que ce qu’il est prêt à donner.

Dans ces circonstances, il n’est pas surprenant que même les poids lourds du gouvernement rêvent à haute voix de postes élevés à Ottawa. Le ministre des Finances, Éric Girard, a un peu surpris tout le monde la semaine dernière en révélant – même si on s’en doutait – que sa véritable ambition était d’être ministre des Finances… du Canada.

M. Girard a déjà été candidat conservateur fédéral dans une circonscription de la région de Montréal, mais si certains membres du caucus conservateur québécois auraient souhaité qu’il retente sa chance, son manque de sens politique en matière de non-matchs – La compétition des Kings de Los Angeles à Québec les aura beaucoup refroidis.

Évidemment, les sondages ne sont pas très favorables à la CAQ ces jours-ci. Mais rien n’est perdu d’avance pour les élections qui auront lieu dans un an et demi.

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PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

La semaine dernière a été difficile pour le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, qui a poussé les limites très loin en parlant de la volonté d’Ottawa « d’écraser ceux qui refusent de s’assimiler ».

Le PQ a repris le dessus dans les sondages principalement parce que d’anciens péquistes sont rentrés chez eux. Mais le PQ n’obtient toujours que le tiers des intentions de vote d’un électorat qui a désormais le choix entre cinq partis politiques établis.

La semaine dernière a été difficile pour le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, qui a poussé les limites très loin en parlant de la volonté d’Ottawa d’« écraser ceux qui refusent de s’assimiler ». Une maladresse qui pourrait le suivre longtemps, s’il n’y prend pas garde.

La souveraineté sera beaucoup moins attrayante si elle est présentée comme une revanche rendue nécessaire par des griefs historiques, dont certains remontent à des siècles.

Le Canada a certes une histoire coloniale, mais rappeler la déportation des Acadiens en 1755 ou la pendaison des Patriotes en 1837 n’aidera pas le PQ à faire avancer le Québec.

Le PQ doit démontrer aux Québécois qu’il y a des avantages, ici et maintenant, à devenir souverain. Non pas à cause de vieux griefs, mais parce que c’est ce dont le Québec a besoin aujourd’hui.

Au lieu de cela – et quoi qu’en dise M. St-Pierre Plamondon – il a choisi de faire des amalgames maladroits entre Justin Trudeau, son père, Pierre Elliott Trudeau, et des événements tragiques, mais qui remontent à l’époque coloniale.

Difficile en effet de retrouver le Paul St-Pierre Plamondon qui s’est fait remarquer au sein du PQ en 2017, en produisant un rapport intitulé Osez repenser le PQ à la demande du chef de l’époque, Jean-François Lisée.

“On retrouve parmi les membres un sentiment partagé selon lequel l’argumentation n’a pas été actualisée ni communiquée, de sorte qu’il n’y a pas d’appropriation du destin national par la génération montante”, écrivait-il alors. Difficile de penser que cette génération montante se retrouvera davantage dans le discours revanchard de l’actuel chef du PQ.

À l’époque, M. St-Pierre Plamondon décrivait le PQ comme ayant été « un parti réformiste, inventif et convivial », devenu « figé, conservateur et vieillissant ».

Il est bien difficile de croire que c’est en ressuscitant Lord Durham ou le spectre d’une assimilation projetée par Ottawa qu’il réussira à renouveler le PQ, comme il disait le vouloir il n’y a pas si longtemps.

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