Des images des violences subies par un homme de 42 ans alors qu’il se trouvait dans les commissariats des 5e et 6e arrondissements de Paris en juillet dernier ont été diffusées. Les coups infligés par deux policiers ont été captés par la vidéosurveillance. Ils seront jugés le 29 octobre.
Des images accablantes de deux policiers des commissariats des 5e et 6e arrondissements de Paris frappant violemment un homme de 42 ans en garde à vue ont été diffusées par le journal Libération jeudi 19 septembre. Ces deux policiers, soupçonnés de violences, seront jugés le 29 octobre, a appris BFMTV auprès du parquet de Paris.
Les scènes montrées dans les images révèlent des coups de poing, des gifles et des coups de matraque infligés par les policiers dans la soirée du 25 juillet à l’individu.
Gifles, coups de matraque…
De nationalité péruvienne, la victime se trouvait à l’intérieur de la structure après avoir été arrêtée pour outrage lors d’un contrôle d’identité à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris.
Un premier policier, âgé de 25 ans, est accusé de l’avoir agressé physiquement à trois reprises. Selon le parquet, les images de la scène montrent d’abord le policier giflé l’homme en garde à vue après lui avoir demandé de se rhabiller.
Il est également accusé de l’avoir frappé six à sept fois avec bâtons télescopiquesprovoquant une fracture de l’aulne alors que la victime protégeait sa tête, et un coup de clé provoquant un saignement du sourcil alors qu’il ramenait l’homme en cellule.
Selon Libération et des informations fournies par le parquet, la victime, couverte de sang suite à cette blessure, aurait écrit “au secours” en espagnol sur le mur de sa cellule avec son sang après avoir demandé à plusieurs reprises, en vain, l’intervention d’un médecin.
Un ITT de 30 jours
Le deuxième policier, âgé de 33 ans, est accusé d’avoir commis des violences volontaires ayant entraîné une ITT de plus de 8 jours. Alors que la victime était sur une chaise en attendant d’être transportée à l’hôpital après les violences initiales, le policier l’aurait giflé à plusieurs reprises.
Il lui aurait asséné de violents coups de poing à la tête, tandis que le détenu se protégeait d’un bras. Il l’aurait également frappé une dizaine de fois au bas du corps, selon le parquet.
Examinée par un professionnel au commissariat, la victime s’est alors vu diagnostiquer une fracture du cubitus, un os de l’avant-bras. Transportée à l’hôpital, ses blessures ont été constatées et elle a reçu une incapacité temporaire de travail de 30 jours. Elle a déposé plainte le lendemain.
Les deux policiers sous contrôle judiciaire
Les deux policiers ont été placés en garde à vue le 7 août, puis déférés devant le tribunal deux jours plus tard, avant d’être convoqués sur procès-verbal puis placés sous contrôle judiciaire, a indiqué le parquet à BFMTV.
Il leur est interdit de quitter le territoire national, d’avoir des contacts avec plusieurs de leurs collègues, d’exercer toute fonction publique et de posséder ou porter une arme. Ils doivent également suivre un traitement psychologique.
Le premier policier mis en cause, après s’être entretenu avec ses collègues présents, a lui-même porté plainte contre le gardé à vue pour faits de violences volontaires.
Le parquet précise que ce policier est également convoqué pour une autre procédure : il lui est reproché d’avoir, le 30 juin 2022, fait usage de gaz lacrymogène à 5 reprises contre une femme alors qu’il était censé la raccompagner chez elle suite à un refus de porter plainte.
Le parquet de Paris a demandé à l’IGPN d’ouvrir une enquête suite à ces violences au sein du commissariat. Au cours des investigations, d’autres policiers ont été auditionnés, et leur éventuelle responsabilité pénale reste à étudier.
Matthias Tesson with Mélanie Hennebique