Réseau express métropolitain | Des parcs relais surchargés, au grand dam des usagers

Réseau express métropolitain | Des parcs relais surchargés, au grand dam des usagers
Réseau express métropolitain | Des parcs relais surchargés, au grand dam des usagers

Les stationnements incitatifs du Réseau express métropolitain (REM) débordent, à tel point que les usagers quotidiens ne trouvent même plus de place. CDPQ Infra reconnaît un « achalandage élevé » depuis la rentrée, promettant que des solutions s’en viennent.

Michèle Caron fait partie des usagers réguliers du REM pour se rendre à Montréal, à partir de la station Brossard. L’étudiante prend d’abord sa voiture pour se rendre au parc-o-bus, qui compte près de 3000 places, dont plus de 2000 sont gratuites et environ 850 payantes.

Jusqu’ici, tout va bien, sauf qu’en réalité, c’est beaucoup plus compliqué. « Maintenant, c’est pratiquement impossible de trouver du stationnement gratuit à la station REM de Brossard après 8 h », constate M.moi Caron.

Il faut ensuite se tourner vers le stationnement payant, qui coûte généralement une dizaine de dollars par jour. « D’abord, je trouve ça ridicule de payer 10 $ par jour pour le stationnement alors que je paie déjà mon billet pour le REM et le métro. […] « On est pris en otage parce qu’il faut se garer. Sans compter les tas de neige qui viennent s’accumuler sur les places libres en hiver », raconte la jeune femme.

Son cas n’est pas unique. En effet, même pour les usagers qui paient un abonnement mensuel d’environ 120 $ pour se garer, il n’y a pas toujours de place. « Je tourne en rond à chaque fois que je porte plainte et je ne suis jamais capable de parler à quelqu’un qui s’en occupe. Je ne suis remboursé de rien et je dois prendre ma voiture pour aller au centre-ville », a récemment déploré l’un d’eux sur les réseaux sociaux.

Pourtant, des solutions existent, affirme M.moi Mme Caron : « D’abord, il serait bon d’abolir le stationnement payant. On récupérerait alors environ 900 places. Il pourrait aussi être intéressant de penser à rouvrir le stationnement Chevrier et à opérer un service de navette entre le parc-o-bus et une station du REM », avance-t-elle. Cette dernière offrait plus de 2000 places avant sa fermeture.

Une refonte qui fait mal

Le faible nombre de places de stationnement n’est pas une surprise. Le projet REM en prévoyait peu pour inciter les usagers à emprunter l’autobus pour rejoindre le métro léger.

Mais l’Association du transport en commun de la Rive-Sud (ATCRS) estime que la réorganisation des réseaux d’autobus locaux ne répond pas à la demande. Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) a redirigé plusieurs trajets vers le REM depuis l’an dernier, tout comme exo et la Société de transport de Montréal (STM), mais le service n’est pas suffisant, estime Axel Fournier, porte-parole de l’ATCRS.

« Le cœur du problème, c’est que cette refonte a réduit les heures de service pour plusieurs personnes. Encore aujourd’hui, il y a beaucoup de résidents qui n’ont pas un service de qualité, fiable et fréquent, alors ils prennent leur voiture pour se rendre au REM », explique M. Fournier.

Il appelle les décideurs à « prévoir plus de connexions au bus ». « Il faudrait augmenter le service sur les lignes existantes, sinon, on pourrait utiliser d’autres stationnements incitatifs en améliorant les services autour. Je pense à Candiac, Chambly, La Prairie, qui ont tous de grands stationnements existants. »

Une chose demeure toutefois certaine : « La solution n’est pas d’avoir des surfaces d’asphalte encore plus grandes autour du REM, affirme Axel Fournier. On veut plus de densification, pas moins. La solution, c’est vraiment l’autobus », insiste-t-il.

À la recherche de solutions

Interrogée à ce sujet, CDPQ Infra, qui gère le train léger, a indiqué avoir constaté « un niveau élevé d’achalandage » dans tous les stationnements incitatifs des stations de la Rive-Sud au cours des dernières semaines.

« L’accès aux stations du REM demeure une priorité et nous cherchons toujours des moyens d’améliorer l’expérience des usagers », affirme son directeur adjoint aux relations médias, Francis Labbé.

« Nous analysons un ensemble de solutions pour offrir un meilleur accès aux stations. Nous rappelons aux usagers qu’ils peuvent emprunter le REM en s’y rendant en autobus, en transport actif, soit à pied ou à vélo, et en voiture. À l’heure actuelle, un ensemble d’améliorations est envisagé, mais les décisions finales n’ont pas été prises », a persisté M. Labbé, sans aller plus loin.

De son côté, Michèle Caron n’en peut plus d’attendre et a déposé une plainte formelle auprès des équipes de CDPQ Infra au cours des derniers jours.

« La vision de l’offre de stationnement sur le réseau du REM est d’abord et avant tout de favoriser l’accès aux stations par les transports collectifs et actifs. […] « À court terme, il n’est pas prévu d’augmenter le nombre de places, mais nous restons attentifs aux besoins de nos clients », a-t-il précisé.

 
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