Entre stationnement payant, contrôles techniques obligatoires et météo défavorable, les ventes de deux-roues sont en baisse en Île-de-France, et plus particulièrement à Paris, au premier semestre 2024.
Un moyen de transport typiquement parisien qui n’a plus la cote. Les ventes de deux-roues motorisés, notamment de scooters et de motos, ont drastiquement diminué au premier semestre en Île-de-France, et plus particulièrement à Paris. Une chute de 20% rapportée par une étude de la compagnie d’assurance Solly Azar.
Les immatriculations de scooters et de motos ont enregistré une forte baisse dans la région sur cette période. Dans le détail, la vente de cyclomoteurs a diminué de 19 % sur les six premiers mois de cette année par rapport à 2023, et de 14 % pour les deux-roues électriques.
Jusqu’à 35% de réduction
Chez certaines concessions, cette baisse des ventes est encore plus marquée. Dans le 5e arrondissement, l’enseigne Boulmich’Moto est parvenue à « maintenir (ses) chiffres » sur la vente de grosses cylindrées. En revanche, sur les scooters 125cc, normalement le modèle « de référence » pour ce type de véhicule, la concession accuse une nette baisse des ventes.
“On peut parler d’une baisse de 30 à 35%”, a indiqué Didier Baehr, directeur de la concession, auprès de BFM Paris Île-de-France.
Un résultat difficile qui s’explique en partie par la stationnement payant Les deux-roues ont été contraints de rouler pendant deux ans dans la capitale. Mais aussi par les difficultés de circulation dans la ville et la météo en 2024, qui a été « particulière », explique Philippe Saby, directeur général de Solly Azar et co-auteur de l’étude.
« À Paris, on a une baisse qui est plus importante qu’en Île-de-France. Il y a tellement d’alternatives aux deux-roues thermiques qui, en plus, sont désormais payantes quand on se gare », ajoute-t-il.
Avantages économiques dans la ville
Les utilisateurs de deux-roues continuent toutefois de souligner l’avantage économique de ce moyen de transport par rapport à la voiture traditionnelle.
« Ça vaut le coup, le deux-roues motorisé », estime Jean-Marc Belotti, coordinateur de la Fédération des motards en colère à Paris et en petite couronne. « On gagne beaucoup de temps, c’est beaucoup moins cher, on consomme beaucoup moins. C’est vraiment mieux de passer au deux-roues motorisé, quand on le peut, plutôt que de rouler en ville. »
Selon l’étude de Solly Azar, le contrôle technique, rendu obligatoire pour les deux-roues depuis avril, joue également un rôle dans la baisse des ventes. En revanche, le marché des grosses cylindrées est en plein boom dans la région.
Chloé Berthod, Sarah Belien with Laurène Rocheteau