comment Trizay, 1 500 habitants et sa prestigieuse abbaye, s’est doté d’un centre de congrès

comment Trizay, 1 500 habitants et sa prestigieuse abbaye, s’est doté d’un centre de congrès
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Si selon les derniers chiffres du recensement de l’INSEE, Trizay ne comptait « que » 1 473 habitants, la ville saintongeaise située au cœur d’un triangle Tonnay-Charente/Saint-Agnant/Saint-Porchaire peut se targuer de disposer d’un nouvel équipement au à la pointe de la modernité que de nombreuses autres villes démographiquement plus grandes envieront.

Ce samedi 20 avril a eu lieu l’inauguration d’un centre de congrès construit sur le site de l’abbaye de Trizay, cette mystérieuse abbaye romane fondée au XIee siècle dont il ne reste que des ruines (1) dominant les terres noires de la vallée de l’Arnoult.

Un décor contribuant au rayonnement (2) d’un site classé monument historique depuis 1920. Et qui est aujourd’hui associé à la mémoire de l’ancien sénateur-maire de Trizay, Michel Doublet (LR), dont le nom a été donné au palais des congrès. . « Une évidence » pour son successeur Stanislas Caillaud, rappelant qu’« il s’agissait du dernier grand chantier du grand architecte du renouveau de l’abbaye depuis la fin des années 1980 ». Une figure de la vie politique charentaise, élu départemental pendant quarante ans et premier magistrat de la commune de 1977 jusqu’à sa mort en 2022.

En 2020, la municipalité a acquis une grange qui a été déconstruite pour laisser place à un nouveau bâtiment, construit en béton (risques sismiques requis), avant d’être orné des gravats de l’ancienne grange. « Il était difficile d’intégrer un nouveau bâtiment sur un site aussi prestigieux », commente l’architecte Hervé Beaudouin, partageant son expérience du terrain : il a travaillé à l’aménagement du bâtiment d’accueil de l’abbaye en 2017 ou encore à celui de la forteresse de Chinon.

Un chantier de 16 mois qui permet aujourd’hui d’admirer « ce beau volume qui ne sort pas de l’abbaye », accompagné de détails de mise en scène comme cette façade nord « symétrique d’un grand oeil-de-bœuf », référence aux autres abbayes cisterciennes. , comme celui du Thoronnet (Var). A l’intérieur, sous une voûte arborée, une salle d’une capacité de 250 places assises (grâce à un système de gradins escamotables) ou 300 debout est accessible ainsi que divers équipements annexes : cuisines, loges, bar d’accueil.

76% de subventions

Le coût de l’équipement : 3 millions d’euros (TTC) incluant la restauration des annexes destinées à abriter un centre d’interprétation de la vallée de l’Arnoult. La municipalité a pu profiter des subventions, qui ont atteint un plafond record de 76 %. « Nous n’avons pas eu besoin d’emprunter », se satisfait Stanislas Caillaud, soulignant que la dépense s’élève à 300 euros par habitant.

Des chiffres qui ont fait tourner la tête des maires : « ce sont des pourcentages qui sont aujourd’hui inatteignables », murmurent-ils, vantant le savoir-être de Michel Doublet. Car aux apports notamment de la Région (94 000 euros) ou de l’Europe (100 000 euros) se sont ajoutés les forts apports du Département (700 000 euros) et surtout de l’Etat (près de 900 000 euros) à travers la DTER (subvention d’équipement des territoires ruraux). ) et la DSIL (subvention d’appui à l’investissement local). Un tour de force salué par les élus. Une pointe d’admiration teintée de jalousie ?


Equipée de tribunes escamotables, la salle dispose de 250 places assises ou 300 places debout.

Romuald Augé

Cependant, une fois le pari financier gagné, la question de l’utilité du matériel se pose. « Conférences, séminaires de formation, spectacles d’associations locales se succéderont », énumère Stanislas Caillaud. Mais pas seulement. Pour le président de la communauté de communes Cœur de Saintonge Sylvain Barraud, l’outil comble “un vide” au sein de l’intercommunalité de 17 500 habitants qui ne proposait que le complexe vieillissant Éventail à Pont-l’Abbé-d’Arnoult, doté d’une salle de spectacle avec 412 places et une salle des fêtes pour 540 invités.

Mais surtout, le centre de congrès Michel-Doublet ambitionne de devenir un pôle du tourisme d’affaires. En ciblant les entreprises basées non pas à Saintes, à 30 km, mais à Rochefort, dont les 12 km peuvent être parcourus en moins d’un quart d’heure.


L’abbaye de Trizay et son centre d’art contemporain attirent 12 900 visiteurs par an.

Romuald Augé

Un partenariat avait déjà été noué avec l’office de tourisme de Rochefort Océan pour célébrer le centenaire de la disparition de Pierre Loti avec l’ouverture en 2023 à Saint-Porchaire de la maison Marie Bon, la sœur de l’académicien.

L’abbaye de Trizay caresse l’espoir d’attirer des conférences de dirigeants d’Airbus ou de sous-traitants aéronautiques de Rochefort. D’autant que la commune compte trois restaurants et un hôtel de 28 chambres.

(1) Une partie du chœur polygonal, trois chapelles absidioles et un bâtiment abbatial.
(2) Il accueille 12 900 visiteurs par an et 850 scolaires.

 
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