« Cela ne peut pas faire d’un fisc un milliardaire » (Elimane Pouye, fiscaliste)

La question des fonds communs, un sujet brûlant dans l’espace public depuis quelques temps avec notamment l’arrivée du nouveau régime dirigé par Bassirou Diomaye Faye qui en a bénéficié en tant qu’inspecteur des impôts. Ce dernier, qui pour rappel, avait fait sa déclaration de patrimoine à la veille de l’élection présidentielle. Ce qui a ramené ce débat sur les fonds communs qui doivent être considérés comme une juste rémunération comme on le fait pour les autres fonctionnaires. Mais il y a cependant des propositions notamment du monde des fiscalistes parmi eux, Elimane Pouye, l’un d’entre eux qui a d’ailleurs dû mener des études dans le sens de la recherche de l’équilibre de ce type de rémunération des inspecteurs des impôts.

En réalité, il s’agit simplement d’une rémunération. Par exemple, au ministère des Finances on parle de fonds communs, au pouvoir judiciaire, de primes judiciaires, à la Cour des comptes, de prime spéciale. « Les fonds communs ne posent pas de problème en général et notamment en termes de légalité et de légitimité. Ce sont ce type de compensations comme celles que l’on retrouve dans d’autres organes de l’administration sénégalaise», a déclaré le fiscaliste lors de la séance de formation, ce samedi, sur la fiscalité et la mobilisation des salariés. ressources. A noter que là où cela peut poser des difficultés, selon Elimane Pouye, « c’est en termes de montant ». L’inspecteur des impôts ou l’inspecteur des douanes méritent-ils plus que le médecin par exemple, l’enseignant ou le soldat ? Une question ouverte à ce niveau.

Notre animateur estime qu’au Sénégal, « l’idéal est d’aller vers la mise en place d’un système de rémunération basé sur la performance. Mais aussi en tenant compte des risques commerciaux. Il peut arriver que, dans une structure, l’une des personnes les mieux payées soit simplement un technicien qui gère le système d’information qui constitue la base du système bancaire. Dans les impôts, ajoutera Elimane, il y a ce qu’on appelle des fonds communs. Il est donc nécessaire, s’il n’est pas supprimé, de procéder à sa réforme pour plus d’équilibre et d’équité », rappelant qu’en 2014 la stabilisation a été réalisée. Or, l’enjeu fondamental selon le fiscaliste se situe au niveau de la fonction publique dans son ensemble. « Les inspecteurs des impôts ne sont pas les plus importants dans la fonction publique pour mériter la rémunération la plus élevée. De même que les autres organismes ne sont pas les seuls à être importants dans le monde des fonctionnaires. Il faut avoir un équilibre et une cohérence dans la rémunération», a-t-il rappelé.

Nous invitant à rappeler que « les inspecteurs des impôts ne sont pas des gorgorlu. Ils le sont certainement. mieux payés que la majorité des Sénégalais, mais cela n’en fait pas des milliardaires.