David Tissot
Vainqueur du Bocuse d’Or Mondial 2023
La Cité Ocre a vibré au rythme de deux compétitions gastronomiques majeures les 12 et 13 septembre derniers, lors du Tournoi Officiel des Chefs d’Afrique (TOC Africa). Ces rencontres ont vu le Maroc briller à la fois au Bocuse d’Or Africa et à la Coupe d’Afrique de la Pâtisserie, consolidant ainsi sa position de leader culinaire sur le continent.
Vous avez présidé le jury de l’édition 2024 du Bocuse d’Or Africa. Que pensez-vous du podium de cette année ? Etes-vous satisfait ?
Le podium n’est pas une surprise pour moi. L’équipe marocaine a fait une très bonne prestation, constante du début à la fin, aussi bien pour l’entrée que pour le plat. Bien sûr, il y a toujours des petites choses à ajuster, mais c’est normal. Cela fait partie du débriefing et des discussions après la compétition. L’équipe mauricienne a également fait une bonne prestation, puisqu’elle était championne en titre. Là aussi, il y a quelques détails à corriger. Mais au final, ces deux pays représenteront l’Afrique à Lyon pour la grande finale du Bocuse d’Or, ce qui est un exploit majeur, car ils font partie des 24 meilleures équipes du monde, sur 72 au départ. Ce n’est pas rien !
Ces équipes africaines ont donc désormais un gros défi à relever pour préparer Lyon. Comment voyez-vous leur avenir ?
Il leur faut désormais se mettre au travail pour être au niveau lors de la finale mondiale et aller chercher la meilleure place possible à Lyon. L’équipe marocaine doit intensifier son entraînement. Celle de l’île Maurice aussi. Il leur faudra s’ajuster, écouter les critiques, rectifier leur travail pour progresser. En compétition, il ne s’agit pas seulement d’avoir du talent, il faut aussi être prêt physiquement et mentalement, avec une excellente coordination en cuisine. Ce n’est pas seulement une question de goût, mais aussi de gestes et d’organisation. Pourquoi ne pas rêver grand ? Tout est possible avec une bonne préparation.
Pensez-vous que l’équipe marocaine a le potentiel pour rivaliser avec les meilleures équipes lors de la finale mondiale à Lyon ?
Aujourd’hui, je pense qu’il faut construire l’avenir. L’équipe marocaine a déjà atteint un excellent niveau, il faut maintenant viser encore plus haut, en gagnant une ou deux places dans les prochaines compétitions. Avec une bonne préparation, de l’écoute et une capacité à se remettre en question, ils peuvent vraiment performer à Lyon. Ce sera un défi, mais je crois qu’ils en sont capables.
Parmi les autres équipes en compétition, y en a-t-il qui vous ont marqué ? saveurs ou leur créativité ?
Oui, j’ai beaucoup aimé le plat égyptien. C’était la première fois que je goûtais aux saveurs égyptiennes. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de finesse dans leur cuisine, même si je ne la connais pas très bien. Ils ont su apporter des touches très intéressantes. L’équipe du Sénégal a également fait preuve de beaucoup d’engagement dans son travail, peut-être même un peu trop, au point que cela aurait pu jouer en sa défaveur. Quant au Ghana, c’était sa première participation. Ils ont envoyé leurs plats en retard, mais ils n’ont pas baissé les bras et sont allés jusqu’au bout, ce qui leur a valu le prix de la meilleure équipe. Ils ont fait preuve de cœur et de persévérance, ce qui était admirable.
En tant que chef, vous semblez avoir une affection particulière pour la cuisine marocaine. Comment avez-vous vécu dégustation de plats marocains lors de cette concours?
J’adore la cuisine marocaine ! J’ai grandi avec le couscous et le tajine, j’ai donc toujours eu un lien particulier avec ces saveurs. Je ne connais pas toujours le nom des plats, mais les goûts et les textures me sont très familiers. Récemment, j’ai eu l’occasion de déguster une épaule confite au citron et c’était juste magnifique. La cuisine marocaine a cette capacité de marier subtilement les épices et les saveurs, c’est un vrai plaisir pour les papilles.
Faiza Rhoul / ECO Inspirations
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