L’ombudsman demande la modification du projet de loi 61 créant Mobilité Infra Québec

L’ombudsman demande la modification du projet de loi 61 créant Mobilité Infra Québec
L’ombudsman demande la modification du projet de loi 61 créant Mobilité Infra Québec

L’organisme Mobilité Infra Québec aura le pouvoir d’exproprier «tout bâtiment qu’elle juge nécessaire», mais les personnes touchées par une saisie n’auront pas le pouvoir de la contester devant le Protecteur du citoyen. Une lacune qui prive la population d’un recours «d’une importance considérable», selon ce dernier.

Dans une lettre adressée entre autres à la ministre des Transports Geneviève Guilbault, le Protecteur du citoyen demande de modifier le projet de loi 61 constituant Mobilité Infra Québec afin de lui accorder « une compétence sur les plaintes spécifiquement liées aux pouvoirs d’expropriation » de la future agence.

« Dans le cadre des projets de transport, [Mobilité Infra Québec] Les propriétaires fonciers peuvent acquérir un immeuble, de gré à gré ou par expropriation, et devront interagir avec les citoyens, écrit Marc-André Dowd. Ces acquisitions peuvent grandement affecter les personnes concernées et nécessitent des recours non judiciaires, notamment pour éviter les coûts et les délais des tribunaux.

Dans sa forme actuelle, l’organisme échappera toutefois à la surveillance du Protecteur du citoyen puisque l’embauche de son personnel se fait en dehors de la Loi sur la fonction publique.

« En soi, le Protecteur du citoyen ne s’inquiète pas outre mesure de cette absence de compétence pour traiter les plaintes contre Mobilité Infra Québec », écrit M. Dowd. Le pouvoir d’expropriation conféré à l’organisme « change toutefois la donne à cet égard ».

L’article 8 du projet de loi 61 prévoit que Mobilité Infra Québec peut « acquérir, de gré à gré ou par expropriation, pour son propre compte ou pour le compte d’une de ses filiales, […] « tout bâtiment qu’elle juge nécessaire dans le cadre de la planification ou de la réalisation d’un projet complexe de transport qui lui est confié ».

L’organisme pourrait ainsi intervenir « directement » dans la vie de la population, estime le Protecteur du citoyen. Même si la Loi sur l’expropriation encadre déjà la procédure et « serait en principe applicable à Mobilité Infra Québec », écrit M. Dowd, il demeure « convaincu qu’il serait bénéfique, non seulement pour les citoyens expropriés, mais aussi pour Mobilité Infra Québec, qu’un recours non judiciaire comme le recours au Protecteur du citoyen soit accessible ».

Son bureau traite déjà les plaintes formulées par la population pour assurer le respect des procédures en vigueur, pour rappeler à l’ordre les autorités publiques lorsque les délais de traitement deviennent déraisonnables, pour soutenir un citoyen lorsqu’il éprouve des difficultés à joindre la personne responsable de son dossier et pour intervenir auprès du gouvernement s’il constate que le citoyen a subi une injustice dans le calcul de son indemnisation.

« Bien qu’elles ne soient pas très fréquentes », précise le Médiateur dans sa lettre, « ces plaintes peuvent être d’une importance considérable pour les citoyens expropriés. […] Je crois que les citoyens concernés doivent pouvoir avoir accès à un recours non judiciaire, simple, gratuit et informel, qui a fait ses preuves.

Marc-André Dowd demande que le projet de loi 61 inclue une clause garantissant que Mobilité Infra Québec relève de sa compétence. « Il est dans l’intérêt public que les citoyens aient accès à des recours accessibles, conclut le Protecteur du citoyen. Je suivrai donc avec intérêt l’évolution du projet de loi 61. »

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