Les sauveteurs spéléologues jurassiens ont descendu une femme atteinte de sclérose en plaques dans un gouffre de 38 mètres pour lui faire revivre les sensations de son ancienne passion, ce samedi 20 avril, près de Poligny. France 3 a filmé cette exploration.
Audrey Buevoz n’avait pas exploré de cavité depuis vingt ans. Cette femme de 39 ans pratiquait la spéléologie lorsqu’elle était plus jeune, dans le massif des Vosges, avant que son ancien métier d’aide-soignante ne l’éloigne de sa passion.
Puis, en 2009, la sclérose en plaques est arrivée, laissant Audrey penser qu’elle ne retrouverait probablement jamais le plaisir de son adolescence.
Les membres du Spéléo-secours du Jura lui ont donné tort en l’emmenant dans un gouffre (un « puits vertical » selon le jargon) situé dans une forêt entre Poligny et Champagnole.
Spécialisés dans les opérations de secours en milieu souterrain, ces bénévoles se réunissent six à huit fois par an pour poursuivre la formation. Ils ont transformé l’une de ces rencontres en une « journée spéciale Audrey », soigneusement préparée pendant deux ans, la Fédération Française de Spéléologie.
“C’était magnifique”, commente Audrey Buevoz au micro de Paul-Guillaume Ipo. Suspendue à son harnais, à 38 mètres sous terre, la Vosgienne, aujourd’hui Jura, sentait que « Les membres malades ne me dérangeaient plus, comme si de rien n’existait sauf [sa] voir”.
Il y a dix ans, Audrey a déménagé Saint-Lupicin, où un centre spécialisé prend en charge les personnes atteintes maladies neuroprogressives. Le département lui offre également la possibilité de faire du parapente et du parachute. Et maintenant cette descente souterraine, que la jeune femme dit vouloir répéter à l’avenir.
Ce n’est pas parce qu’on a une maladie qu’on ne peut pas faire des choses, c’est ce que j’ai appris en arrivant dans le Jura.
Audrey, atteinte de sclérose en plaques
La Fédération Française de Spéléologie compte profiter de l’expertise de ses sauveteurs pour rendre la spéléologie accessible aux personnes à mobilité réduite.
Spéléo-Secours du Jura travaille des pompiers, qui ne sont pas forcément formés aux opérations de sauvetage en cavité. La spéléologie reste relativement peu accidentée dans le département, où 60 accidents ont été recensés depuis 1900.