Les gelées printanières font peur aux arboriculteurs et aux vignerons. Surtout à la mi-avril, quand une grosse vague de froid revient après la période de douceur. Cette première nuit entre le jeudi 18 avril et le vendredi 19 avril, où des gelées étaient annoncées, s’est finalement plutôt bien déroulée.
Pour cette nuit, le pire a été évité. Ce vendredi 19 avril au matin, Aurélien Esprit est soulagé. “Hier soir, nous avons eu chaud contre le gel ! La température est descendue à -0,8°, nous avons fait fonctionner nos éoliennes et dans les vergers, nous sommes restés positifs à 0,5°. Alors ce matin, je suis plutôt rassuré…“
Aurélien est arboriculteur à Pont de l’Isère, au nord de la Drôme. La veille de cette première nuit froide, il oscillait entre inquiétude et optimisme raisonnable. Pour lutter contre les gelées tardives, il s’est appuyé sur les nouvelles technologies. Station météo connectée et cinq applications installées sur son téléphone, dont il ne quitte pas les yeux. “Nous regardons heure par heure ce qu’ils nous disent. Par exemple, pour la nuit prochaine, nous prévoyons 1°.“
Quand les températures flirtent avec le gel, le stress augmente pour Aurélien. La solution en cas de vague de froid annoncée : faites tourner les pales de sa tour antigel pour réchauffer l’atmosphère de son verger. Après le noir gel de 2021 où il a presque tout perdu, il a décidé d’investir massivement. Tour, filets anti-grêle, un total de 280 000 euros pour se protéger au mieux des aléas de la météo.
“On prend le maximum de précautions, surtout vers la mi-avril quand on sait que l’on est en fin de période à risque de gel, là où se forment les fruits et où une température négative ne serait-ce qu’un demi-degré serait impardonnable…“
Chez les vignerons du nord de la Drôme, la même inquiétude est perceptible. A Roche de Glun, Pascal Guerby ébourgeonne sa vigne, autrement dit il ne laisse que les sarments porteurs des futurs raisins. “Depuis une quarantaine d’années, le stade végétatif de la vigne a avancé d’environ trois semaines. L’ébourgeonnage a ensuite été réalisé vers le 10 mai. Les risques de gel étaient donc bien moindres à cette époque.“
Pascal Guerby n’a installé aucun dispositif de protection. Il a juste tondu l’herbe entre les rangs de vignes pour limiter l’humidité et le gel. “C’est une protection très maigre, mais parfois le seuil de sensibilité au gel se situe au dixième de degré près. Donc si on arrive à gagner quelques dixièmes, on peut grâce à cela sauver une récolte.“
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Face au gel printanier, les producteurs de la Drôme s’inquiètent
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©France 3 Rhône Alpes
Cette première nuit de gel possible s’est finalement plutôt bien passée dans la Drôme. “Au plus froid de la nuit, vers 4 heures du matin, il faisait entre 1 et -1°» précise Bruno Darnaut, président de l’AOP « Pêches et Abricots de France et lui-même arboriculteur ».Nous avons installé quelques tours antigel, mais nous n’avons pas eu besoin d’allumer les bougies dans les vergers.
La météo prévoit deux ou trois nuits encore délicates la semaine prochaine, où la température pourrait descendre en dessous de zéro mais a priori rien de dramatique.
