De Friart à « Freeart », la Kunsthalle choisit le libre

De Friart à « Freeart », la Kunsthalle choisit le libre
Descriptive text here

Contenu réservé aux abonnés

Grâce au soutien de la Banque Cantonale Fribourgeoise, l’entrée à Friart sera gratuite à partir du 17 mai. Une décision à lire comme une volonté de rendre toujours plus accessible la programmation de l’institution dédiée à l’art contemporain.

Une vue de la récente exposition de Charlotte Johannesson. © Guillaume Python/Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Kunsthalle Friart Fribourg

Une vue de la récente exposition de Charlotte Johannesson. © Guillaume Python/Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Kunsthalle Friart Fribourg

Publié le 18/04/2024

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Certains musées décident d’augmenter fortement leurs tarifs – le billet d’entrée au Louvre à Paris est passé de 17 à 22 euros le 15 janvier – tandis que d’autres choisissent de la rendre totalement gratuite. A partir du 17 mai et pour une durée de trois ans, il sera possible, à Fribourg, de voir les expositions de la Kunsthalle Friart sans débourser un centime. Grâce au soutien de la Banque Cantonale de Fribourg (BCF) – dont la participation financière reste confidentielle – l’entrée au musée sera gratuite pour tous les visiteurs. Une décision prise dans une volonté de faciliter l’accès d’un plus large public à sa programmation avant-gardiste. Le directeur artistique de ce haut lieu de l’art contemporain – fondé en 1981 par Michel Ritter et organisé en association à but non lucratif –, Nicolas Brulhart, et la directrice administrative Estelle Negro expliquent ce changement.

Pourquoi avez-vous décidé de rendre l’accès à Friart gratuit ?

Estelle Negro : Nous avons pris cette décision, en partenariat avec le BCF, afin d’attirer davantage de visiteurs à Friart (en 2023, 2900 visiteurs sont venus à la Kunsthalle, contre 2500 en 2022, ndlr). Bien sûr, nous ne pouvons pas prédire quelle sera la réaction du public, mais c’est une excellente occasion d’attirer plus de monde à Friart. Nous offrons ainsi à ceux qui n’ont pas osé le faire la possibilité de franchir notre porte.

Nicolas Brulhart : Selon une histoire persistante, l’art contemporain a la réputation d’être moins accessible que les autres disciplines culturelles. Donc en le rendant gratuit, nous permettons aux visiteurs de jeter un œil aux expositions, de se faire une idée. L’idée est de créer une spirale positive : franchissez la porte une fois, puis revenez. Nous espérons que le public local augmentera sa fréquentation.

«Cet engagement durable de la banque montre son ouverture à l’art contemporain»
Nicolas Brulhart

Comment est né ce partenariat avec le BCF ?

NB : Le BCF nous soutient chaque année pour une exposition présentant des artistes locaux, mais une partie de notre travail consiste à trouver des partenaires plus stables. Et depuis le jubilé de Friart (en 2021, ndlr), nos relations avec le BCF se sont intensifiées. Cet engagement durable de la banque, en plus d’être une bonne nouvelle, est un geste qui témoigne de son ouverture à l’art contemporain. Cela dit, nous n’avons rien inventé : d’autres institutions pratiquent des politiques similaires, comme le Musée d’Art et d’Histoire (MAH) de Genève (qui a mis en place un « Payez ce que ça paie » s’il vous plaît » où les visiteurs peuvent payer en début ou en fin de séjour). la visite du montant qu’ils souhaitent, notamment en fonction de leur satisfaction, ndlr).

L’art n’est pas gratuit. Ne pas facturer les visiteurs est-il un bon signal ?

FR: Les visiteurs qui le souhaitent peuvent bien entendu donner le montant de leur choix pour nous soutenir. Et l’entrée est toujours payante, mais elle est entièrement financée par la BCF. Il faut voir cette mesure pour ce qu’elle a de très positif : à savoir rendre l’art contemporain plus accessible. Par ailleurs, les autres prestations de médiation de la Kunsthalle resteront payantes. Comme les visites guidées réservées à l’avance par exemple et certains événements.

Excellente nouvelle pour le public, l’annonce de ce partenariat durable avec le BCF sonne-t-elle aussi comme une reconnaissance pour Friart ?

FR: Bien sûr. Il s’agit d’une promotion de ce centre d’art contemporain, qui est l’un des piliers du paysage culturel fribourgeois. Ce partenariat montre que dans ce canton, où tous les acteurs se connaissent de près ou de loin, où les réseaux sont serrés, les choses sont possibles.

« Favoriser l’accès à la culture »

La Banque Cantonale Fribourgeoise (BCF) soutient Friart depuis de nombreuses années de manière sporadique et plutôt axée sur des expositions ou des événements particuliers. Ce soutien permanent, qui permet d’offrir un accès gratuit à la Kunsthalle, “permettra aux Fribourgeoises de découvrir ou redécouvrir cette institution”, partage Christine Carrard, responsable de la communication de la banque. « Et ainsi favoriser l’accès à la culture à un public plus large. » En revanche, la BCF ne communique pas sur le montant annuel alloué à Friart.

Actif dans le mécénat, le BCF soutient des associations, des clubs et des entreprises « qui dynamisent la région et font rayonner le canton », précise encore l’orateur. Un mécénat qui permettrait le maintien et le développement d’une offre culturelle, sociale et sportive variée. « Ce soutien s’inscrit dans cette démarche et renforce la présence du BCF dans le domaine culturel. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV SGO, SOCOCIM et le renoncement volontaire de l’État du Sénégal au prix de milliards « introuvables » ! (Rapport Cour des Comptes 2015-0218)
NEXT Européennes : Bardella lance le compte à rebours vers une victoire annoncée à Perpignan : Actualités