L’exercice grandeur nature de ce jeudi matin de simulation d’incendie à la raffinerie des Antilles (SARA) est l’occasion pour cette entreprise d’ajuster son Plan d’Opération Interne (POI) destiné à encadrer et gérer les situations de crise. Ce POI est obligatoire pour ce type d’entreprise qui présente des risques industriels majeurs. En Martinique, huit sites industriels sont concernés par ces risques et sont classés Seveso.
Pour mémoire, le nom Seveso n’est pas un acronyme, mais il fait référence à une catastrophe industrielle survenue dans la ville de Seveso au nord de l’Italie (Lombardie) en juillet 1976. Lors de cette catastrophe, un nuage de produits contenant des herbicides, dont de la dioxine , s’est propagée après l’explosion d’une usine chimique qui a contaminé toute la région Lombardie.
Puisque les sites industriels sont classés Seveso et doivent répondre à des critères de sécurité.
Cela faisait 20 ans qu’un exercice d’une telle ampleur n’avait pas eu lieu à la Société Anonyme de la Raffineries des Antilles (SARA).
Selon le scénario établi, un incident s’est produit ce matin (18 avril) sur ce site classé Seveso lors du déchargement du pétrole brut de la raffinerie de la zone industrielle californienne du Lamentin. Cet événement fictif a provoqué un incendie sur l’un des réservoirs de pétrole.
L’exercice mobilise, entre autres, 80 pompiers, des membres de la police, du SAMU et l’ensemble du personnel du SARA. Cela a duré 4 heures. Les parties impliquées dans l’exercice ont testé leurs moyens respectifs afin de faire face à des situations réelles.
Pour cette simulation d’accident industriel, il y a 3 victimes fictives. Les dommages collatéraux pouvant impacter les zones de l’Etang Z’abricot et de l’aéroport Aimé Césaire ont été imaginés pour qu’à titre préventif, ces lieux puissent être évacués. Ce scénario permet de prédire dans ce cas la réactivité de ressources hors du champ de compétence de la raffinerie.
En raison des quantités de matières dangereuses regroupées, la société SARA est classée «Seuil haut Seveso ». Ce n’est pas le seul en Martinique. Antilles Gaz, la centrale EDF de Bellefontaine et l’entrepôt Blanchard (dépôt d’explosifs à Croix-Rivail) sont également des entreprises présentant des risques industriels majeurs.
Quatre sites sont classés «Sevéso seuil bas”. EDF Pointe des Carrières, Prochemin au Lamentin, la distillerie La Mauny à Rivière-Pilote et la distillerie Saint-James à Sainte-Marie. Ces deux derniers possèdent un gisement de rhum supérieur à 5 000 mètres cubes.
Enfin, deux entreprises sont simplement classées comme risquées. LLe gisement GPAF (kérosène) au Lamentin et Soproglaces au Lamentin, du fait du stockage et de l’utilisation de l’ammoniac.
Ces 8 entreprises classées Seveso, en plus de mettre à jour leur Plan d’Opération Interne (POI), sont amenées à réaliser d’autres opérations :
- L’inventaire des substances dangereuses
- Politique de prévention des accidents majeurs
- L’étude des dangers
- Le système de gestion de la sécurité
- Le plan d’intervention spécifique
SARA fera le point sur son exercice ce jeudi 18 avril afin d’améliorer son POI qui datait de 2021.
La France compte 1 301 établissements Seveso (recensement fin 2020). 692 installations dites seuil haut, 609 installations dites seuil bas.