Dommages au gibier, La fédération de chasse de l’Eure revient dans une situation critique

Dommages au gibier, La fédération de chasse de l’Eure revient dans une situation critique
Descriptive text here

Par Charles Giovacchini
Publié le

18 avril 24 à 12h22

Voir mon actualité
Suivre La Dépêche Évreux

« Malgré vos efforts, la situation reste préoccupante, car en deux ans, nous avons utilisé près de 700 000 € de nos réserves pour combler le déficit du service dégâts gibier. Cette situation ne peut évidemment pas continuer », a prévenu Dominique Monfiliatreen 2023, lors de l’assemblée générale de la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Eure.

Soucieuse de ne pas augmenter le coût de la chasse, la Fédération a alors bénéficié d’une aide exceptionnelle de l’État de 290 000 € pour compenser la hausse du prix des produits agricoles. « Cela ne suffira pas », craint le président. Alors que le coût total des dégâts s’élève à 1 300 000 €. Il était alors plus que nécessaire de réduire le niveau des dégâts au cours des trois années suivantes. Pari gagné pour la fédération départementale qui, samedi matin au Cadran, a révélé par la voix de son président un retournement spectaculaire de la situation financière.

Baisse des prix et des taxes

Le retour à l’équilibre financier n’est pas sans effet pour les chasseurs de l’Eure. Alors que l’inflation ronge le pouvoir d’achat, le président Monfiliatre a annoncé une baisse quasi généralisée des prix. Grâce à la réduction des dégâts (lire par ailleurs) et à l’accord historique signé avec l’État, le bracelet cerf coûtera cette année 20 € dès la première dotation, contre 32 € les années précédentes, et la cotisation fédérale de 71 €. à 50 €. Ce ne sont pas les seuls cadeaux offerts aux chasseurs de l’Eure. Le timbre sanglier/cerf/cerf/biche/cerf passe de 44 € à 36 €. Le bracelet biche de 220 € à 190 €, le bracelet cerf de 250 € à 220 €, le bracelet faon de 200 € à 170 €.

Une baisse de 50% des dégâts du jeu

L’avenir de la chasse dans le département était en jeu. “Avec les élus et l’ensemble du personnel fédéral mobilisés pour réduire les dégâts”, la fédération a lancé un plan d’action pour les réduire, “tout en maintenant une population de sangliers et de cerfs importante pour la chasse européenne”.

Selon Dominique Monfilliatre, ce plan a fonctionné au-delà des attentes. “L’action des services du FDC, des chasseurs et des agriculteurs nous a permis de réduire la superficie des dégâts de 50% en un an, un résultat exceptionnel qu’il convient de souligner”, s’est réjoui le président. Il peut.

Les 250 kilomètres de clôtures temporaires de protection des cultures, installées par la fédération, ainsi que les visites sur le terrain, le comptage et la pose d’effaroucheurs ont porté leurs fruits.

Préfet de l’Eure, députés, sénateurs, président et conseillers départementaux, etc. Les chasseurs de l’Eure sont toujours très appréciés. ©Charles GIOVACCHINI

Un accord historique avec l’État

Si la réduction des dégâts y est pour beaucoup, le retour à l’équilibre financier de la fédération est aussi la conséquence d’un « accord historique » signé entre l’Etat, les syndicats agricoles et la Fédération nationale de la chasse. “Cela nous permet de garantir la stabilité des structures fédérales pendant quelques années et d’assurer une compensation pour les dégâts causés par la chasse.”

En effet, a précisé le président, l’Etat prendra en charge, pendant trois ans, une partie des dégâts pour un montant total départemental de 970 000 €. Non sans compensation. En échange de cette somme, les chasseurs s’engagent à continuer de réduire les dégâts, à déclarer les récoltes en plaine et dans les bois, à signer un contrat de gestion des céréales par territoire de chasse et à récolter les céréales toute l’année.

Vidéos : actuellement sur Actu

“Cette bouffée d’air frais nous oblige à continuer à travailler sur la gestion des dégâts causés par les sangliers pour maintenir le cap et ne pas relâcher nos efforts”, a prévenu Dominique Monfilliatre, invitant l’assemblée à poursuivre dans cette voie tout en préservant les niveaux de population.

Conjuguée à la baisse des prix du blé, la baisse des dégâts se traduit par une diminution des indemnisations de 450 396 € par rapport à l’année précédente. Ainsi, là où l’année dernière la fédération avait terminé avec une perte de 741.220 €, elle a clôturé son compte section dégâts avec un excédent de 33.732 €. De quoi alimenter les réserves qui devraient atteindre 3 533 664 € après répartition des résultats de l’exercice. Assez pour le voir venir.

Offensive contre l’Europe, les Belges et les néo-ruraux

Il ne l’a pas caché. « Les nouvelles sont très mauvaises en provenance d’Europe », a annoncé Dominique Monfilliatre aux chasseurs réunis dans la salle du Cadran. Regrettant de s’en prendre aux Belges, “un peuple attachant, original” qu’il affectionne habituellement, le président de la fédération est monté au créneau pour dénoncer “les propositions étonnantes” de la présidence belge sur le bien-être animal, les espèces sauvages et les modalités de chasse. “Ce sur quoi ils veulent voter avant la fin juin est hors de question, renseignez-vous et vous verrez que nous serons tous impactés d’une manière ou d’une autre si ces propositions belges étaient votées.”
Parlant de vote, Dominique Monfiliatre a pris son parti. Sans donner de consignes de vote pour les élections européennes de juin prochain, mais en autorisant le soutien de Jean Lassalle (Alliance rurale) devant la porte du Cadran, le président de la fédération a fait son choix. « Willy Schraen a décidé de s’engager aux côtés de Jean Lassalle pour les européennes en créant l’Alliance rurale. Je ne peux évidemment pas vous donner de consignes de vote, ce n’est ni le lieu ni l’heure, mais je peux vous dire que je sais déjà pour qui je voterai. Une petite musique retentit pour dire que Willy serait contrôlé par tel ou tel parti. Pour bien le connaître, je peux vous garantir que la seule chose qui anime Willy, c’est Willy, la chasse et rien d’autre ! » Au risque de s’échauffer, le président de la fédération a une nouvelle fois mis en garde les chasseurs contre les décisions européennes. Les chasses traditionnelles sont dans le viseur de l’Europe. « Est-ce qu’on chassera encore normalement dans 10 ans ? »
L’institution européenne et les Belges ne sont pas les seuls à payer le prix de Dominique Monfilliatre. Samedi matin, le président s’est lancé dans sa chasse aux néo-ruraux. Ces citadins vivant à la campagne, « qui ont parfois du mal à comprendre nos modes de vie », doivent comprendre que « la chasse fait partie de la ruralité ». C’est entre autres l’objet de la charte de bon voisinage signée avec la préfecture, la Chambre d’agriculture, la fédération des chasseurs, l’Union des maires et forestiers. Alors que les conflits sont de plus en plus nombreux « dans nos campagnes », son objectif est « d’expliquer nos activités, de rappeler les bonnes pratiques et aussi parfois simplement le bon sens qui fait de plus en plus défaut à certaines d’entre elles. nos citoyens. Aux sages…

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les aventures du Docteur Dino et de Victor le Rapace : Spectacle d’humour à Metz
NEXT Européennes : Bardella lance le compte à rebours vers une victoire annoncée à Perpignan : Actualités