Les Suisses achètent des voitures de plus en plus grosses. Nos chiffres inédits – rts.ch – .

Les Suisses achètent des voitures de plus en plus grosses. Nos chiffres inédits – rts.ch – .
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Les voitures grandissent d’un à deux centimètres chaque année en Suisse, révèle mercredi une analyse de la RTS. Les francophones, à l’exception des Genevois, optent pour des modèles plus petits que les germanophones.

Plus long, plus large, plus haut. Propulsés par la tendance des SUV, les véhicules continuent de croître. La Suisse ne fait pas exception, même si les places de stationnement et les routes ne changent pas.

Pour la première fois, l’unité de données RTS a mesuré l’évolution de la taille des voitures particulières dans le pays (méthodologie en boîte). Résultat : chaque année, les nouveaux modèles mis en circulation s’allongent d’un à deux centimètres. Ils ont grandi de 16 centimètres depuis 2011.

Plus problématique est la largeur : les voitures neuves grandissent d’environ un centimètre tous les deux ans, soit six centimètres depuis 2011. Elles mesurent donc en moyenne 4m49 de long et 1m84 de large.

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D’où vient cette transformation du parc automobile ? Ces dernières années, cela s’explique principalement par le succès des véhicules utilitaires sport (SUV), dont le nombre a explosé. En 2023, ils représentaient la moitié des modèles vendus.

L’émergence des voitures électriques pousse également ces chiffres à la hausse. Dans les nouvelles immatriculations de 2023, celles-ci mesuraient en moyenne 4m52 de long et 1m86 de large. Il est 18 centimètres plus long et 5 centimètres plus large que les moteurs à essence.

Les germanophones achètent plus gros

Même si les constructeurs proposent des modèles toujours plus grands, le dernier mot revient aux consommateurs. Notre analyse montre que le goût des Suisses pour les grosses voitures varie d’une région à l’autre. Elle est particulièrement marquée en Suisse alémanique, comme le révèlent nos cartes ci-dessous, qui représentent un röstigraben de l’automobile.

L’année dernière, les plus gros véhicules ont été achetés par les Zougois, suivis par les Schwyzois et les Grisons. En régions, le record se situe en Engadine (GR), où la longueur moyenne atteint 4m60 et la largeur 1m87.

Les Romands et les Tessinois voient moins grand. Les six cantons dotés des plus petites voitures sont tous latins. La seule exception est que Genève se situe juste au-dessus de la moyenne suisse.

Les nouvelles immatriculations en 2023 dans le Jura restent par exemple 19 centimètres plus courtes et 5 centimètres plus étroites que celles des Zougois. Les habitants de la région de Locarno optent pour les modèles les plus petits : 4m32 de long et 1m81 de large.

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Dans le luxe, la taille compte

Le canton de Zoug n’arrive pas en tête des cantons par hasard. On y trouve la plus grande densité de voitures de luxe, souvent de très grande taille.

Toujours selon notre analyse des véhicules neufs mis en circulation l’année dernière, les plus gros modèles se retrouvent chez Bentley et Lamborghini. Leur superficie est d’environ 10 m2, alors qu’à l’autre extrémité de l’échelle, les Fiat ne couvrent que 6,4 m2.

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Le constructeur italien arrive en bas du classement grâce notamment à sa populaire Fiat 500. Même si elle a sensiblement grandi depuis son lancement en 1957, cette icône reste une trentaine de centimètres plus étroite qu’une Lamborghini.

Sauf à Zoug, les Lamborghini, Bentley ou autres Aston Martin ne sillonnent pas les rues. Mais les très grands modèles sont également courants parmi les marques préférées des Suisses. Chez Mercedes-Benz, 5ème constructeur le plus distribué l’an dernier, les véhicules sont en moyenne 22 cm plus larges et 97 cm plus longs que les Fiat.

>> Ci-dessous, une comparaison entre une Fiat 500 et un Mercedes-Benz GLC réalisée par voituressize.com:

Comparaison entre une Fiat 500 et un Mercedes-Benz GLC. [carsized.com]

Des parkings plus adaptés

L’évolution du parc automobile ne reste pas sans conséquences. Se garer entre deux SUV relève parfois de la prouesse. C’est même impossible dans certains parkings, notamment souterrains, qui ne sont pas extensibles.

“On ne peut pas déplacer les poteaux”, déclare Johnny Perera, directeur des parkings Inovil à Lausanne, à 19h30 sur la RTS. “L’émergence des gros véhicules est une vraie contrainte pour les parkings construits il y a 50 ou 60 ans.”

La seule solution est de réduire le nombre de sites. Un choix difficile pour les gestionnaires de parkings. « Là où il y a trois places, on pourrait en mettre deux. Mais cela signifie que le client devrait payer sa place à 150 %, ce qu’il n’est pas prêt à faire », poursuit Johnny Perera.

Taxer selon la taille ?

Certaines grandes villes prennent des mesures pour lutter contre l’utilisation généralisée des 4×4. Paris devrait introduire cet automne une taxe de stationnement plus élevée pour les SUV. En Suisse, plusieurs projets sont à l’étude.

Dans le canton de Bâle-Ville, le Grand Conseil souhaite intégrer la hauteur dans le calcul de la taxe sur les véhicules. «Je pense qu’il est juste de faire payer davantage ceux qui achètent des voitures qui nuisent à la société», explique Raphael Fuhrer, député vert à l’origine du projet. « La pollution de l’air ou l’occupation des sols, ce sont des coûts externes. Ils devraient être payés par ceux qui achètent et conduisent ces voitures. »

Pour le lobby automobile, la taille ne pose aucun problème. Nicolas Leuba, président de la section vaudoise de l’Union professionnelle suisse de l’automobile, défend toute la gamme des véhicules, du petit au grand.

« Nous achetons un véhicule en fonction de l’usage que nous en faisons. Il faudrait une petite voiture électrique pour aller en ville, une voiture un peu plus grande pour le week-end, un break pour le vendeur et un SUV pour les agriculteurs. Et ce sera justifié. Il n’est pas nécessaire de mener une politique confiscatoire », insiste-t-il.

Quartier de Bâle-Ville

Au Parlement, plusieurs motions et postulats ont été déposés ces dernières années contre la généralisation des SUV. La conseillère nationale des Verts de Zurich, Marionna Schlatter, a demandé en mars au Conseil fédéral «des mesures pour stopper la tendance vers des voitures toujours plus grandes, plus lourdes et plus puissantes».

Selon elle, outre des émissions de CO2 trop élevées, les SUV représentent également « un danger plus important pour les occupants des véhicules plus petits, pour les piétons et les cyclistes ». Le Conseil fédéral, qui n’a pas encore répondu, a rejeté les dernières propositions similaires.

S’il devient de plus en plus difficile de se garer ou de se croiser par endroits, l’ensemble du parc automobile suisse, qui augmente en taille et en nombre, occupe également de plus en plus de place dans l’espace public. Sa superficie totale a bondi de 24% depuis 2011. Côte à côte, les 4,8 millions de voitures particulières du pays couvriraient un peu plus de 37 km2, soit la taille du canton de Bâle-Ville.

Valentin Tombez, avec Léandre Duggan

 
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