Le Conseil national a accepté mercredi une proposition de la commission des affaires juridiques du Conseil des Etats, visant à interdire l’usage, le port et la distribution publique d’objets de propagande et de symboles racistes prônant la violence, qu’il s’agisse de gestes, de paroles, de saluts ou de drapeaux.
« Ceux qui tolèrent des symboles ou des gestes extrémistes tolèrent aussi le racisme et la haine. Nous devons appliquer la tolérance zéro», a défendu le leader du groupe Centre, Philipp Matthias Bregy (C/VS). Philippe Nantermod (PLR/VS) a souligné qu’il ne s’agissait pas de restreindre la liberté d’expression, mais de protéger les citoyens qui sont des victimes potentielles de ces menaces. Un avis partagé par Sibel Arslan (V/BS) pour qui l’avenir de la démocratie se joue aussi.
“Nous ne voulons pas de croix gammée ni de salut hitlérien dans notre pays”, a déclaré Raphaël Mahaim (V/VD). Jamais! Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de bonne raison d’afficher une croix gammée ou un autre symbole de l’idéologie nazie, à l’origine des pages les plus sombres de l’histoire de l’humanité ».
Seule une partie de l’UDC s’y est opposée. Barbara Steinemann (UDC/CH) estime que de nouvelles interdictions sont inutiles : « L’affichage de tels symboles est déjà aujourd’hui punissable si l’intention est de promouvoir une idéologie correspondante ou de dénigrer les membres d’un groupe ethnique, d’une race ou d’une religion. Elle craint qu’en dressant une liste d’interdits, le rôle des autorités revienne à « courir après des symboles ».
Le Conseil national a suivi la majorité par 133 voix contre 38. Il a également voté par 132 voix contre 40 pour procéder en deux étapes. La première sera d’interdire les symboles nazis, facilement identifiables et sur lesquels la grande majorité s’accorde. Puis, lors de la seconde, le Parlement remarquera d’autres symboles racistes et extrémistes comme les gilets du Klux Klux Klan ou la faucille et le marteau.
