Une attaque contre l’autonomie municipale

Une attaque contre l’autonomie municipale
Descriptive text here

Une atteinte à l’autonomie municipale

Alberto Mocchi – Syndic de Daillens et adjoint

Publié aujourd’hui à 06:47

S’il est un argument fréquemment invoqué dans le cadre des débats politiques, c’est bien celui de l’autonomie municipale. Il faut dire que nous sommes attachés à la souveraineté de nos villes et villages, au fédéralisme qui permet au génie local de s’exprimer le plus possible…

Et pourtant… pourtant son soutien est parfois variable, comme en témoignent deux dossiers récemment traités au niveau parlementaire.

La première concerne une proposition en apparence anodine, celle de demander aux communes d’afficher des avis officiels et autres demandes de renseignements sur leurs sites Internet, en plus de leur placement traditionnel sur des piliers publics. À l’ère du tout numérique, cela semble un peu évident, dans une optique de transparence et de transmission large et aisée de l’information. Cette solution est cependant ardemment opposée par certains élus, qui estiment qu’il s’agit d’une intrusion dans le principe sacro-saint de l’autonomie municipale. Si une commune ne souhaite pas publier quelque chose sur Internet, c’est son droit.

Très bien, mais les choses perdent un peu leur logique lorsque ces mêmes élus s’attaquent directement à la volonté de certaines communes d’aménager des zones 30 km/h sur leur territoire. Du coup, l’autonomie communale disparaît, et il est urgent de voir le Canton ou la Confédération remettre de l’ordre dans ces villes et villages « rebelles ». Cela a commencé au Parlement fédéral, avec une motion d’un élu PLR visant à limiter l’extension des zones 30 dans les communes, avant de rebondir très récemment au Grand Conseil.

Cette interprétation variable de ce que les communes ont ou non le droit de décider seules pourrait prêter à sourire, si elle n’était lourde de conséquences.

Sécurité renforcée

Les zones 30 permettent de renforcer la sécurité de tous les usagers de la route, avec un nombre d’accidents statistiquement inférieur et surtout moins grave. A 50 km/h, le risque de décès en cas de choc pour un piéton est de 60 %, alors qu’à 30 km/h, il n’est que de 15 %… Ils réduisent également considérablement le bruit, avec des effets extrêmement rentables pour ceux qui vivent. le long des routes très fréquentées. En abaissant la vitesse de 50 km/h à 30 km/h, les émissions sonores peuvent être réduites de 2 à 4,5 décibels, ce qui correspond à une réduction de moitié du trafic, gage de tranquillité et de sommeil plus apaisé pour les riverains.

Espérons donc que les communes pourront continuer longtemps à faire preuve d’autonomie en matière de limitation de vitesse sur leur territoire, et que celles qui le souhaitent auront la possibilité de renforcer les zones 30, dans l’intérêt de leurs habitants, à l’instar de la fédéralisme que nous chérissons tant.

Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV 5 000 personnes à Grenoble selon la CGT, 400 à Bourgoin-Jallieu
NEXT Européennes : Bardella lance le compte à rebours vers une victoire annoncée à Perpignan : Actualités