Le loup qui revient de l’ouest de la France ? Des traqueurs partent à sa recherche

Le loup qui revient de l’ouest de la France ? Des traqueurs partent à sa recherche
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Bétail dévoré, empreintes de pas et apparitions filmées. De nombreux indices suggèrent que le loup est de retour dans le Maine-et-Loire, après un siècle d’absence. Un groupe de pisteurs s’est lancé sur sa piste et organise des formations auprès des éleveurs.

Il y a quelques semaines, une série d’empreintes profondes et régulières ont été repérées par un chien pisteur près d’une ferme de la Sèvre Nantaise, dans le Maine-et-Loire. “Pour moi, c’est clair, il y a des loups autour de nous», raconte Samuel Gonnord, son maître-chien, qui a dressé son chien à rechercher des personnes ou des animaux disparus.

Au sol, le dessin d’une patte dans la terre revient tous les soixante centimètres. Cette trace est caractéristique du passage d’un loup, selon Fabrice, pisteur bénévole, qui accompagne Samuel et son chien dans leur chasse.

Le loup, au trot, a la particularité de placer sa patte arrière dans l’empreinte de sa patte avant. Nous n’aurons qu’une seule impression à chaque fois. Cela nous fait dire que nous avons un loup qui est passé par là“, il dit.

A quelques mètres de là, d’autres traces ont été retrouvées à proximité d’un hangar de ferme. Ils confirment son intuition. Contrairement aux empreintes digitales »presque rond“d’un chien, ce sont”très effilé», explique Fabrice. “C’est la trace d’un loup, peut-être d’une louve.il dit.

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Une empreinte, attribuée à un loup, trouvée près d’une ferme de la Sèvre Nantaise, dans le Maine-et-Loire, en avril 2024.

© Élise Coussemacq / France Télévisions

Au printemps 2021, un jeune loup a été photographié dans les marais de Jard-sur-Mer, en Vendée voisine. Il a été retrouvé mort quelques mois plus tard, percuté par un véhicule en Loire-Atlantique. L’année suivante, un autre loup est filmé dans la ville de Berrien, dans le Finistère.

Ces apparitions étaient surprenantes car, officiellement, le loup n’existe pas dans l’ouest de la France. Il y aurait disparu il y a un siècle. La cartographie de l’Office français de la biodiversité (OFB) ne reconnaît sa présence régulière que dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif Central et en Alsace.

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La cartographie de l’Office français de la biodiversité (OFB) ne reconnaît pas la présence de loups dans l’ouest de la France.

© France Télévisions

Toutefois, les signes de présence de loups se multiplient dans le Maine-et-Loire. Un cadavre d’un veau d’une quarantaine de kilos, en attente d’équarrissage, a été retrouvé dévoré dans une ferme angevine. Un cerf a été retrouvé mort, les côtes arrachées et à moitié mangées à Saumur.

Les moutons et les chèvres subissent le même sort dans le département. “C’est typique du loup, avec des côtes cassées», commente Fabrice devant la photographie d’une chèvre éventrée.

Ailleurs, des crottes ou des traces de passage rappellent la présence du loup. Les agriculteurs et pisteurs bénévoles du département échangent des informations sur un groupe Facebook dédié.

La menace sur les troupeaux semble si réelle que, depuis décembre 2022, Frédéric Bourasseau, éleveur de chèvres de la Sèvre Nantes, a décidé de ne plus laisser sortir ses bêtes du hangar.

Nous avions prévu de sortir les chèvres, c’est-à-dire de faire des ouvertures pour qu’elles puissent, sans forcément avoir de pâturage, avoir du parcours extérieur. Sachant qu’il y a potentiellement des loups, ça change un peu nos plans», regrette-t-il, avant d’ajouter : «Nous devrons nous aussi nous adapter.

« Ce que je souhaite, c’est qu’on reconnaisse qu’il y a des loups dans notre pays, pour que nous puissions éventuellement avoir droit à des aides pour nous protéger.“.”Faire des clôtures et aussi avoir un chien de berger, c’est un gros budget», explique l’agriculteur.

Pour l’instant, faute de reconnaissance par les autorités de la présence du loup dans le Maine-et-Loire, aucun programme de soutien aux éleveurs n’est envisagé.

>Frédéric Bourasseau, éleveur de chèvres dans le Maine-et-Loire, ne laisse plus sortir ses bêtes de son étable, par crainte d'une attaque de loup.
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Frédéric Bourasseau, éleveur de chèvres dans le Maine-et-Loire, ne laisse plus sortir ses bêtes de son étable, par crainte d’une attaque de loup.

© Élise Coussemacq / France Télévisions

L’idée pour moi est de pouvoir prouver au plus vite que le loup est présent., explique Fabrice, le traqueur de loups bénévole. Par une photo, une vidéo, une analyse des crottes, pour qu’on puisse aider les éleveurs, pour que des aides aux éleveurs soient débloquées« .

Le loup est revenu en France depuis trente ans. Cela fait trente ans qu’il gagne des territoires et à chaque territoire qu’il gagne, c’est un sale gâchis car il n’y a pas eu d’anticipation. Parce que le loup n’a pas été repéré à temps. Et ce que je ne veux pas, c’est qu’il se passe la même chose dans le Maine-et-Loire», raconte le traqueur.

Pour l’heure, Fabrice a récolté 200 indices (photos, témoignages…) qu’il estime fiables. Ils lui ont laissé croire qu’une dizaine de loups seraient installés dans le Maine-et-Loire.




durée de la vidéo : 00h03mn49s

Bétail dévoré, empreintes de pas et apparitions filmées. Un faisceau d’indices laisse penser que le loup est de retour dans le Maine-et-Loire. Un groupe de pisteurs s’est lancé sur sa piste et espère prouver aux autorités que la bête est de retour. La clé réside dans le déblocage d’aides précieuses pour les agriculteurs dont les troupeaux sont menacés.


©Sandrine Gadet / Elise Coussemacq / Sophie Boismain

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