Fini. Le 8 avril 2004, la France a tiré un trait sur le charbon et fermé son dernier puits minier en Moselle. Printemps 2024, l’État lance une consultation pour ouvrir une mine dans l’Allier. Le but : trouver du lithium pour les voitures électriques. Les Cévennes étaient le 3ème bassin minier français. Ce qui reste? Un salaud qui fume ? Une mine témoin attirant 20 000 visiteurs ? Une Maison de Mineur où l’émotion surgit ? « Il reste un souvenir de solidarité et de combat, de ne jamais plier les genoux », répond Alain Tassera, 78 ans, ancien mineur. Francis Iffernet, 87 ans, se souvient des 13 mois d’occupation de Ladrecht en 1980-1981, qui se sont soldés par 324 embauches. Il s’agit de la plus longue grève industrielle d’Europe. Patrick Bauducco, recruté en 1982, termine sa carrière dans les mines à ciel ouvert. Il le reconnaît : à l’ère du réchauffement climatique, le charbon n’est plus d’actualité. Mais il avoue qu’en 1986, lors de la fermeture d’Oules, la dernière mine souterraine des Cévennes, il « a pleuré comme un gamin ».
« Que cela nous plaise ou non, les mineurs adoraient leur métier »
Pour Francis Iffernet, éternel militant de 87 ans, et Patrick Bauducco, l’un des derniers mineurs embauchés dans le Gard, la mine est avant tout une histoire de solidarité.
“Messieurs, soyez indulgents concernant la qualité du son”, prévient une voix masculine. De forts crépitements répondent. Même si le son est franchement mauvais, on entend une autre voix. D’un ton déterminé : « Nous sommes déterminés à nous battre, à nous battre très fort, pour ne plus permettre qu’un puits de mine soit fermé. » Cette voix est celle de Francis Iffernet. Ce mineur de la CGT harangue depuis le fond du puits Destival. Le 28 décembre 1979, un câble est tiré à 800 m sous terre pour assurer la communication avec les mineurs qui occupent ce puits alésien. Leur action est retransmise en direct sur Radio Castagne.
Radio pirate
45 ans plus tard, un sourire enfantin apparaît toujours sur le visage de Francis Iffernet : « Cette intervention m’a valu une convocation de la police. A l’époque, les radios n’étaient pas gratuites. Nous avons joué les innocents et ils nous ont relâchés. »
Regard rieur, ton vif, ce jeune homme de 87 ans se livre encore « un peu », c’est à dire…
Il vous reste 80% de l’article à lire.
Pour continuer à découvrir l’actualité d’Objectif Gard, abonnez-vous !
Votre abonnement papier et numérique
à partir de 69€ pour 1 an :
- Votre magazine en version papier et numérique tous les quinze jours dans votre boîte mail et en ligne
- Accès illimité à des articles exclusifs sur objectifgard.com
Abonnez-vous pour lire l’article
Déjà inscrit? Identifiez-vous
#Français