Quand Napoléon volait les ours à Berne

Nicolas Jutzet

directeur adjoint de l’Institut Libéral

Publié le 15 avril 2024 à 17h36 / Modifié le 15 avril 2024 à 17h36

L’Atelier Liberté

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Le 2 mars 1798, Gottlieb Abraham von Jenner reçut une mission urgente du gouvernement bernois : évacuer en toute hâte une partie du trésor cantonal. Il s’agissait d’éviter qu’il ne tombe aux mains des troupes françaises, alors aux portes de Berne. C’est ainsi qu’il s’élance vers Interlaken, avec 18 fûts remplis de métaux précieux. Trop clinquant, le drôle d’équipage est vite interpellé. L’aventure se terminera par un échec. Butin renvoyé à Paris : environ 5 millions de livres de tournoi… et trois ours.

Lorsque Napoléon envahit la Suisse en 1798, Berne était le canton le plus peuplé et le plus important de ce qu’on appelait alors la Confédération des XIII cantons. Difficile à croire avec nos yeux contemporains, mais Berne incarne à cette époque une certaine idée de réussite et de bonne gestion financière. Il n’a pas de dettes et peut se targuer de posséder un véritable trésor d’État, le Chat d’État: des coffrets remplis de pièces d’or et d’argent, mais aussi de titres attestant de placements financiers, étaient entreposés sous le Rathaus de la ville de Berne.

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