Tignes hier et aujourd’hui. Un groupe Facebook pour reconstituer le puzzle du village

Tignes hier et aujourd’hui. Un groupe Facebook pour reconstituer le puzzle du village
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« Chaque jour, vous ouvrez votre fenêtre et vous vous demandez à quoi ressemblait la vie au village ? » Depuis sa maison de Reculaz, juste au-dessus du site enterré, Marie Guillet a vu les eaux du lac du Chevril se retirer progressivement et révéler à nouveau les traces d’un passé douloureux. Un phénomène qu’elle avait déjà vécu lors de la dernière vidange du barrage en 2000, mais qu’elle n’avait pas pu apprécier lorsqu’elle avait trois ans. Curieuse, elle descendit dans le village englouti à la recherche de la maison où vivaient ses grands-parents. « Ça a été l’élément déclencheur, j’ai lu des livres, regardé des photos mais il n’y avait pas de groupe pour rassembler tous les souvenirs enfouis sous l’eau », raconte l’ancien élève d’Avaline et de Boraine.

Tignes hier et aujourd’hui

Avec ses amis d’enfance, elle a créé un groupe Facebook (plus de 260 membres) intitulé « Tignes hier et aujourd’hui », permettant aux habitants de partager leurs archives. Aidée par un ami architecte, elle reconstitue actuellement le plan du village de 400 habitants, pour apposer un nom de famille sur chaque maison. «Nous sommes partis des registres fonciers, où seuls les numéros de maison sont enregistrés, et de la généalogie», explique-t-elle. Une initiative qui a permis par exemple à un de ses amis de retrouver l’emplacement de la maison de ses ancêtres, située en contrebas de l’église. Bernard Reymond, ancien maire de Tignes de 1995 à 2001, salue cet enthousiasme juvénile : « Il faut maintenant inspirer la volonté.

Plus de 70 ans après la noyade du village, l’histoire de ces familles expropriées refait surface grâce aux jeunes Tignard. Parfois, une seule photo rassemble toute une génération. « L’année dernière, ma mère Caroline a reconnu sa grand-mère sur une photo où l’on voit une dame portant un bébé. Le petit était le grand-oncle, ému de voir pour la première fois une photo de sa mère. Caroline Guillet se demande si ce traumatisme ne lui a pas fait craindre l’eau. « On m’a répété à plusieurs reprises que nous avions été noyés. Mon père normand a essayé de m’apprendre à nager mais j’avais l’impression d’étouffer. Fruit du hasard ou poids de l’histoire ?

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