Le bras de fer se durcit au sein de la Jeune UDC Suisse

Boris Busslinger

correspondant en Suisse alémanique

Publié le 2 avril 2024 à 11h47. / Modifié le 2 avril 2024 à 21h55

Depuis que la jeune UDC argovienne s’est publiquement prononcée le 16 mars contre l’arrestation en Suisse de l’extrémiste de droite autrichien Martin Sellner, rien ne va plus au sein de la plus grande jeunesse partisane de Suisse. Principale pierre d’achoppement : la proximité du Jeune UDC (JUDC) avec le « Junge Tat », un groupe germanophone dont le logo est une rune nordique autrefois portée par un bataillon SS. Un groupe qui est surtout à l’origine de l’invitation de l’idéologue viennois en Suisse. Surveillés par Fedpol et Europol, connus pour leurs actions musclées au cours desquelles leurs membres arborent des pancartes prônant le nationalisme blanc, les Junge Tat revendiquent ouvertement leurs affinités avec des idéologues comme Martin Sellner, dont une partie de la renommée s’est bâtie en collant des croix gammées sur les synagogues en Autriche. .

De hautes performances qui n’ont pas empêché Ramon Hug, le président du JUDC argovien, d’estimer dans un chat interne révélé par le NZZ au Sonntag que le message de Junge Tat était « exactement le même que le nôtre ». Le président de la Jeune UDC Suisse élu début mars, Nils Fiechter, n’a jusqu’à présent pas jugé bon de démentir cette comparaison. Ni de prendre ses distances avec le groupe d’extrême droite. Ce que plusieurs sections cantonales ne peuvent plus tolérer. Ce mardi, six d’entre eux sont sortis du bois dans une position commune appelant à un démarrage « urgent », afin de « préserver l’intégrité et l’orientation politique de notre parti et de s’opposer fermement à tout dommage qui pourrait résulter d’une association avec des idéologies extrémistes ». .»