Le Canada étend son évacuation de personnes d’Haïti pour inclure les proches et les résidents permanents canadiens à partir de mercredi, si les conditions le permettent.
Le gouvernement a également organisé un vol nolisé pour les Canadiens qui paient le tarif du marché pour se rendre à Montréal depuis Port-au-Prince via un endroit non divulgué.
«Nous ne voulons pas diviser les familles», a déclaré lundi la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, en entrevue.
«Nous accepterons désormais des Canadiens ou des conjoints, leurs enfants, mais aussi des résidents permanents, leurs conjoints et leurs enfants.»
Mme Joly avait annoncé une semaine auparavant que le Canada transportait par avion des personnes munies d’un passeport canadien valide d’Haïti vers la République dominicaine. Depuis, 153 citoyens sont partis.
À l’époque, Mme Joly avait déclaré qu’Ottawa faisait pression sur la République dominicaine pour qu’elle autorise les résidents permanents du Canada à bord de ces vols en hélicoptère, ainsi que les membres étrangers des familles des Canadiens.
Désormais, le Canada enverra ses hélicoptères ailleurs depuis la capitale haïtienne de Port-au-Prince. Les résidents permanents peuvent être transportés par avion ainsi que leurs conjoints, conjoints de fait et enfants à charge.
Ces évacués pourront prendre un vol nolisé vers Montréal s’ils paient le même coût qu’un vol typique sur cet itinéraire.
Ottawa ne dit délibérément pas d’où proviendra ce vol vers Montréal, comme un autre pays ou un endroit en Haïti autre que Port-au-Prince. « Nous ne voulons pas que des gangs tentent de créer des problèmes pour notre évacuation », a déclaré Mme Joly.
Le premier vol charter devrait inclure 80 Canadiens ou proches, a-t-elle déclaré.
« Nous répondrons aux besoins des gens là-bas. Donc si nous avons besoin de faire plus de vols au cours de la semaine, nous le ferons, et tout cela commencera mercredi. »
Lundi, 3 110 personnes ayant un lien avec le Canada avaient volontairement enregistré leur présence en Haïti auprès d’Ottawa.
Affaires mondiales Canada a enregistré une augmentation du nombre de Canadiens cherchant de l’aide pour quitter Haïti, alors que les espoirs d’une accalmie de la violence généralisée ont cédé la place au chaos alimenté par les gangs.
Il y a une semaine, 300 personnes avaient demandé de l’aide, mais 200 autres ont depuis demandé à participer aux évacuations.
« La situation sécuritaire s’est considérablement détériorée », a déclaré Mme Joly. «Nous voulons nous assurer que nous pouvons offrir des options aux Canadiens.»
Ce pays des Caraïbes est confronté à une crise politique et humanitaire depuis la mi-2021 et des gangs ont perpétré des violences effrontées à travers le pays tout en limitant l’accès à la nourriture et aux produits de première nécessité.
La situation s’est encore aggravée le mois dernier lorsque les progrès vers une intervention militaire étrangère ont incité des gangs à libérer des prisonniers et à fermer le principal aéroport d’Haïti.
Le NPD avait demandé aux libéraux de lancer un programme de réunification familiale pour les proches des Canadiens qui vivent en Haïti et qui courent un risque extrême de violence.
Interrogé sur cette proposition la semaine dernière, le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a souligné qu’Ottawa s’était engagé il y a un an à accueillir 15 000 migrants sur une base humanitaire en provenance de l’hémisphère occidental. Ce changement a été annoncé parallèlement à la fermeture d’une route de plus en plus populaire pour les personnes venant des États-Unis pour demander l’asile au Canada.
« Nous nous efforçons également de faire sortir les gens que nous considérons comme faisant partie de notre engagement », a-t-il déclaré, soulignant que « plusieurs milliers » sont parrainés par des Canadiens d’origine haïtienne.
“C’est une situation que nous surveillons de très près, et je pense toujours que les Canadiens peuvent s’attendre à ce que leurs gouvernements montrent un visage très humanitaire face à ce conflit.”
