Gérald Rossier, éducateur avant d’être entraîneur

Gérald Rossier, éducateur avant d’être entraîneur
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Entraîneur, entraîneur, puis responsable technique: ce «fou du football» est décédé subitement à 72 ans, au terme d’une carrière consacrée au football fribourgeois

Gérald Rossier, ici sur la base en 1996, a passé plus de 45 ans sur et hors du terrain. © Alain Wicht-archives

Gérald Rossier, ici sur la base en 1996, a passé plus de 45 ans sur et hors du terrain. © Alain Wicht-archives

Publié le 01.04.2024

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Figure emblématique du football fribourgeois, Gérald Rossier a rejoint les pelouses éternelles en fin de semaine dernière, au terme d’une riche carrière de plus de 45 ans au service du football cantonal. Il marchait dans son 73e année.

Il a consacré presque tout son temps au football
Benoît Spicher

Mentionnez Gérald Rossier, vous enchaînerez immédiatement avec les noms coach, formateur et responsable technique. C’est à ce dernier poste que l’homme a signé son bail le plus important, 21 ans, rivé aux crampons du football fribourgeois. Aux côtés de Bernard Carrel, alors président de l’Association fribourgeoise de football (AFF), il dessine en 1996 les contours du centre cantonal de formation, devenu Team AFF. En juin 2017, il a pris sa retraite en tant que chef de l’équipe AFF. Deux ans après avoir reçu les honoraires de l’AFF.

Très affecté par cette disparition soudaine, Bernard Carrel (86 ans, président d’honneur de l’AFF) insiste sur la personnalité du défunt : « Gérald a marqué le football fribourgeois. Il n’était pas seulement un entraîneur, il était un éducateur. Il avait une empathie extraordinaire. Lorsqu’il parlait d’un joueur, il commençait toujours par décrire sa personnalité. Il attachait une énorme importance aux gens et faisait tout son possible pour lui permettre de poursuivre ses études en lien avec le football, sous réserve de certains aménagements horaires. Et quand le besoin de créer une structure de formation fribourgeoise, avec le soutien des clubs, s’est fait sentir, c’est tout naturellement que je me suis tourné vers lui pour la diriger.»

Gérald Rossier (au centre), ici en 1996 : « Le football procure des émotions positives et négatives. Ces derniers, j’essaie de les oublier. © Alain Wicht – archives

Champion LNB

Le football, un amour que ce célibataire endurci a d’abord vécu avec des amis de son village de Grolley. Il débute chez le junior C dans les années 1960, avant de rejoindre Beauregard en inter A. Attiré par les aspects techniques et tactiques du jeu, le Sarinois débute très jeune une carrière d’entraîneur. D’abord comme joueur-entraîneur, avant qu’une grave blessure ne l’oblige à abandonner son maillot de joueur à l’âge de 27 ans.

Il s’investit ensuite pendant huit ans dans la section inter junior du FC Fribourg : « C’est dans ces catégories qu’on apprend et s’affirme en tant qu’entraîneur », a-t-il souligné. En 1989, après avoir ramené Marly en 2e En championnat, il lui est proposé de prendre la direction du FC Fribourg qui vient de rentrer en LNB, l’actuelle Challenge League. Avec ses nouveaux poulains, il va vivre une saison de rêve, couronnée par le titre de champion du groupe ouest, devant le FC Bulle.

En demi-finale

Impossible d’oublier la fameuse demi-finale de la Coupe de de 1997 qu’il place dans l’écrin de ses meilleurs souvenirs. Alors directeur technique à Saint-Léonard, Gérald Rossier s’est de nouveau assis sur le banc noir et blanc, après le limogeage de Don Givens. Après avoir éliminé Winterthour (LNB, 1-0), Fribourg élimine Lausanne (2-1) en quarts de finale, avant de s’incliner avec les honneurs un lundi de Pentecôte en demi-finale à Sion (5-2). Cette aventure a eu le don de raviver la flamme du football cantonal, endormie après les relégations de Bulle et Fribourg en 1D ligue en 1994.

Dans la foulée, Fribourg et Gérald Rossier se sont malheureusement heurtés à Serrières en finale de promotion LNB. « Le football procure des émotions positives et négatives. J’essaie d’oublier ces derniers », a-t-il noté avec la philosophie et la modestie qui le caractérisaient.

De son côté, Benoît Spicher a connu Gérald Rossier lors des stages de formation d’entraîneur, puis lorsqu’il dirigeait la commission junior de l’AFF : « Une personnalité très attachante, très posée, à la justesse exemplaire, qui imposait par son calme et sa sérénité. Il est rapidement devenu un ami. » En évoquant sa mémoire, l’actuel président de l’AFF utilise l’expression « un fou de football » : « Il vivait le football. Il y consacrait presque tout son temps, que ce soit en classe, au bureau de l’AFF ou sur les pelouses. Et le week-end, on le rencontrait encore au bord du terrain.

Une fois à la retraite, Gérald Rossier continue d’allier football et présent. Il avait alors, aimait-il dire, le privilège de choisir ses matchs.

La semaine dernière, Gérald Rossier a réalisé son dernier film. A sa famille et ses proches, Liberté exprime sa sincère sympathie.

 
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