Par Antoine Sauvetre
Publié le
1er 24 avril à 7h35
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Après l’avoir distribué pendant 32 ans, Stéphane Aulert a officiellement restitué les clés à LogissiaVendredi 29 mars 2024.
A 61 ans, le directeur de bailleur social de l’Orne, dont le portefeuille immobilier comprend 10 500 logements, a fait valoir ses droits sur retraite.
Il quitte l’entreprise « avec le sentiment du devoir accompli », comme il l’avait indiqué la veille de son départ, lors d’une cérémonie à la Halle aux Toiles d’Alençon en présence de nombreux employés du groupe, des élus et des chefs d’entreprise locaux.
13 ans pour fusionner et créer Logissia
Arrivé au domicile familial en 1992, il prend en charge direction onze ans plus tard.
En 2008, il est nommé, en même temps, directeur de Sagim, avec pour objectif de fusionner les deux entités, « aux cultures très différentes ». Il a fallu plus de dix ans pour atteindre cet « objectif majeur », le fusionnement et la naissance de Logissia ayant été actée en 2022.
La fusion de Logis et Sagim devait se faire en 12 mois ; il m’aurait fallu 13 ans pour y arriver !
En trois décennies, le dirigeant a surtout largement contribué à la développement du bailleur social ornais.
Lorsqu’il arrive comme directeur administratif et financier, Logis compte 25 salariés et 2 500 logements. Aujourd’hui, Logissia pèse 9 500 logements dans l’Orne800 dans le Calvados et 200 dans le Nord-Sarthe.
L’entreprise emploie désormais 160 salariés et dispose de quatre agences et quatre agences, dont le siège social basé à Alençon.
Son chiffre d’affaires atteint près de 50 millions d’euros et le groupe partage désormais le marché avec son concurrent Orne Habitat,
De l’industrie au logement social
Fils d’un père menuisier et d’une mère comptable, Stéphane Aulert est né à La Ferté-Macé le 1euh Mars 1963.
Après avoir obtenu son baccalauréat, Ornais devient étudiant à Damigny. Il a obtenu deux diplômes, en comptabilité et en informatique.
Entré « dans le monde du travail à 18 ans pour de nombreux petits boulots », il obtient son premier emploi stable au sein d’une association à Alençon. « Nous avions créé un fonds pour aider aux loyers impayés », se souvient le sexagénaire. Un premier pas dans le hébergement DONC.
En 1988, il rejoint l’industrie et le groupe Borney, fabricant de drapeaux et banderoles à Argentan, où il rencontre un certain Eric Borney, le patron, aujourd’hui président de… Logissia.
Il a commencé avec moi, il termine avec moi. Mais je ne lui en veux pas puisque c’est la deuxième fois qu’il me largue !
Un employé « devenu patron de ses collègues »
Stéphane Aulert avait en effet rejoint le Logis familial quatre ans plus tard, notamment pour se rapprocher de la maison familiale, Mieuxsa femme, Monique, et leurs deux filles.
Un président aura particulièrement marqué son parcours chez Logissia : Michel Renard“avec qui j’ai partagé 13 ans de vie commune”.
Le salarié, devenu « patron de ses anciens collègues » et qui a parfois dû « faire face à la solitude du manager », a multiplié les projets de construction dans un département « où 80 % de la population peut prétendre à un logement social » et où « le besoin de rénovation urbaine est important ».
Ses projets l’ont mené aux quatre coins du département, et particulièrement au sein du Communauté urbaine d’Alençonoù Logissia compte 3 500 logements.
Yves Ferron est le nouveau directeur
A la direction de Logissia, Stéphane Aulert est remplacé par Yves Ferron. Il a pris ses fonctions lundi 1er avril.
Agé de 53 ans, ce « financier » arrive du Grand Est après une carrière dans le secteur bancaire. Ancien directeur du logement social à la Caisse d’Épargne, il travaillait à Reims et vivait en région parisienne jusqu’il y a six ans. Il s’est depuis installé dans le Perche Ornais.
« J’ai toujours travaillé avec des bailleurs sociaux. C’est un environnement que je connais très bien », se présente-t-il.
Il sera notamment chargé de réaliser les « quatre plus grandes opérations de rénovation urbaine en cours », à L’Aigle, Argentan, Flers et Lisieux.
“L’esprit d’un bon père”
Décrit comme « dévoué », « humain », « attentif », « bienveillant », mais aussi « un peu avare », Stéphane Aulert a dirigé l’entreprise « avec l’esprit de bon père de famille », estime Eric Borney.
« Il a également été un très bon interlocuteur pour les partenaires et les élus » de tout le département, et de tous bords politiques. « Ce fut une tâche difficile, surtout lorsqu’il faut composer avec certaines directives parisiennes qui ne sont pas toujours adaptées aux territoires ruraux », salue son président.
Le nouveau retraité bénéficie quant à lui d’un « climat social agréable dans une entreprise familiale ». Pour survivre dans ce secteur d’activité, « il faut encore avoir une vocation sociale forte et une vision importante du territoire ».
Satisfait d’avoir « contribué au bien-être et au bien-être des locataires », il va désormais pouvoir profiter davantage de sa famille et ajouter quelques voyages à sa gamme, qui compte déjà « plus de 50 destinations ».
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