L’exposition « Et comme une faïence bleue » de l’artiste Salomé Fauc est à nouveau ouverte au public au Musée de la Cohue à Vannes. Samedi dernier, un incendie « probablement intentionnel » a partiellement détruit une œuvre de l’artiste. Au Musée des Beaux-Arts, c’est l’incompréhension.
Il est 13h30 ce samedi à Vannes, le Musée des Beaux-Arts de La Cohue ouvre ses portes. A peine une heure s’écoule et l’alarme incendie se déclenche : le feu dévore une œuvre de l’artiste Salomé Fauc. “Nous avions à peine inauguré, déplore Françoise Berretrot, conservatrice au musée de la Cohue. Là, on voit ces dégâts… C’était extrêmement rapide.
Quatre jours plus tard, l’exposition « Et comme une faïence bleue » est à nouveau ouverte au public, mais les cicatrices de l’incendie sont toujours présentes. “C’est violent, décrit le conservateur. Pour l’artiste d’abord.
« Ce qui aurait pu être très grave, c’est que le feu se soit propagé aux autres bandes, explique Françoise Berretrot. Heureusement, cela ne s’est pas produit. La fumée aurait pu monter jusqu’à la charpente en bois et tout brûler.
C’est le geste lui-même que je ne comprends pas. Face à une œuvre fraîchement exposée. L’attaquer est ignoble et lâche.
L’œuvre est composée de différentes bandes. Une installation monumentale de morceaux de papier de huit mètres de haut sur lesquels sont décoré de motifs végétaux. Salomé Fauc a consacré quatre mois de travail à cette exposition dont une partie est aujourd’hui réduite en cendres.
La mairie de Vannes et l’artiste ont décidé de porter plainte. Une enquête a été ouverte par le parquet de Vannes et des images de vidéosurveillance ont été saisies.
“L’auteur devra être traduit en justice, » avance Fabien le Guernevé, premier adjoint à la mairie de Vannes chargé de la culture et du patrimoine. L’impression que nous avons est qu’il s’agit d’un acte libre. Il ne s’agit pas d’un acte militant. Il ne s’agit pas d’un acte revendiqué. La justice le dira, mais nous sommes sûrement confrontés à une bêtise stupide et méchante.
“C’est dommage,” déplore un visiteur devant l’ouvrage endommagé ce mardi lors de la réouverture. “Je me demande pourquoi ? Demande un autre visiteur. Le fait de se détériorer juste pour se libérer… »
Une nouvelle bande dessinée et un panneau d’information seront installés pour sensibiliser le public. L’exposition « Comme une faïence bleue » est visible à La Cohue jusqu’au 5 janvier 2025.