L’Algérie n’a pas tardé à réagir aux propos du ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui s’est déclaré personnellement investi dans la rénovation des relations entre le Maroc et la France.
Après de nombreuses périodes de tensions entre les deux partenaires historiques, l’arrivée début 2024 de Stéphane Séjourné à la tête de la diplomatie française n’a fait que mettre des bâtons dans les roues, notamment parce qu’il est l’homme des manœuvres. anti-Marocains au Parlement européen.
Sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères a été critiquée par les observateurs qui y voient un mauvais signe pour l’avenir des relations franco-marocaines. Mais l’entretien accordé ce week-end par le chef de la diplomatie française semblait vouloir donner une autre trajectoire à ce dernier.
Stéphane Séjourné a affirmé dans un entretien au quotidien régional Ouest-France qu’il œuvrera à écrire un nouveau chapitre des relations bilatérales et qu’il a été personnellement mandaté par le président de la République, Emmanuel Macron, pour réconcilier la France et le Maroc.
« Nous avons eu plusieurs contacts depuis mon arrivée » en fonction le 12 janvier auprès des responsables marocains, il a déclaré, ajoutant, sur la question du Sahara, sujet au cœur des tensions, que la France « a toujours été là, même sur les dossiers les plus sensibles comme celui du Sahara occidental où le soutien clair et constant de la France au plan marocain d’autonomie est une réalité depuis 2007 ».
Le chef de la diplomatie française a donné le ton de sa prochaine mission avec le Maroc, affirmant que« Il est maintenant temps d’aller de l’avant.», soit un message clair pour aller de l’avant et probablement aller dans le sens du discours du roi Mohammed VI et des dossiers actuels où la France reste en retard par rapport à d’autres pays comme les Etats-Unis, Israël, l’Allemagne ou encore l’Espagne, alors que Paris a été pionnière en soutenant le plan d’autonomie en 2007.
« Je ferai tout dans les semaines et les mois à venir pour rapprocher la France et le Maroc » Et ça, “dans le respect des Marocains”a encore promis le ministre français, de quoi susciter une réaction immédiate en Algérie qui s’est rapprochée de la France au détriment du Maroc ces dernières années.
“Si Séjourné semblait flirter avec le régime marocain, cela aurait sans doute des répercussions désagréables en Algérie”, Le média algérien Echouroukonline a immédiatement réagi, menaçant qu’un rapprochement entre la France et le Maroc sur la question du Sahara pourrait nuire aux relations (déjà boiteuses) avec l’Algérie.
Les médias algériens ont soutenu que « le rapprochement remarquable enregistré sur l’axe Alger-Paris a également contribué à accroître le niveau de colère du régime marocain envers la France »me réjouissant au passage que le Maroc “considéré (la France) comme son allié éternel”.
Et d’ajouter que la diplomatie française, sous la houlette de l’ancien président de droite Nicolas Sarkozy, a été à l’origine du lancement du plan d’autonomie en 2007, défendu à l’ONU, mais « A l’ère du président Macron, (Paris) n’est plus ce farouche défenseur de ce projet, mais prend plutôt du recul en 2022 ».
Déclarations du ministre français des Affaires étrangères «mettre les relations algéro-françaises au bord du désarroi», » a ajouté Echourouk, porte-parole du régime algérien, y voyant une conséquence directe du patchwork entre Paris et Rabat sur le Sahara. De quoi montrer une fois de plus que l’Algérie est la véritable deuxième partie, et acteur principal du conflit autour du Sahara même si le régime algérien ne l’admet pas.
Et en lisant entre les lignes les déclarations de Stéphane Séjourné qui a lui aussi clairement dit que la priorité de son mandat sera de régler la situation avec le Maroc, et de” Avance “les médias algériens ont compris qu’il s’agissait sans doute de la question du Sahara. « Tout faux pas de Paris, quel que soit son niveau, ramènera la situation à la case départ » a commenté Echourouk, un média proche du régime, voulant faire croire à une possible crise diplomatique sur l’axe Paris-Alger.