François Bossy, 65 ans, comparaît libre devant la cour d’assises du Gard, où il doit répondre des accusations portées par six élèves qui ont décrit des viols qu’elles auraient subis, alors qu’elles se trouvaient dans sa classe, à l’école maternelle de Caveirac, près de Nîmes, en 2016.
Possessif, jaloux, manipulateur, autoritaire et directif, eégocentrique, dénué d’empathie… C’est un portrait sombre de l’accusé, qui se dessine à la cour d’assises du Gard où François Bossy, 65 ans, ancien professeur des écoles, qui nie avoir violé six enfants de sa classe de maternelle à Caveirac près de Nîmes, à l’automne 2016.
L’enseignant conteste les faits
«Toutes ces choses sont impossibles. Matériellement, il faudrait aller à l’école pour le voir” assure aux commandes cet homme potelé à la veste bleue, qui paraît libre, après avoir passé deux ans derrière les barreaux, de septembre 2017 à janvier 2020, et qui risque vingt ans de prison.
Un homme dont les anciennes compagnes dénoncent «des besoins extraordinaires en matière de sexualité», OMS “considérés comme des objets” et a exigé « soumission totale ». Concernant sa pratique professionnelle, l’enquêtrice de personnalité n’est pas plus tendre : “absences chroniques, méthodes pédagogiques inadaptées, comportements suspects, apparence négligente, placer ses étudiants dans la précarité »et tenant avec ses collègues “de la commentaires inappropriés et remarques sexistes ».
Fils d’un professeur aux facultés de médecine de Montpellier et Nîmes
Un lourd fardeau pour celui qui semblait avoir tous les atouts en poche pour réussir. Un environnement social privilégié, avec un grand-père chirurgien, et un père professeur de médecine aux facultés de Montpellier et de Nîmes, qui fut l’un des grands champions, dans les années 1980, de la réflexothérapie et de la reconnaissance de l’acupuncture en France. Huit enfants, dont plusieurs aujourd’hui médecins, une mère au foyer, mais un sérieux problème de communication intra-familiale, au vu des témoignages laconiques de deux de ses frères et d’une de ses sœurs, dont on se demande ce que se cachent les non-dits.
“PASNous sommes une famille de gens calmes, pas de gens expansifs. explique Michel, formateur à l’Université de Montpellier. «Je n’ai pas une haine particulière à son égard.
“Det de l’affection?” » demande la présidente, Corinne Rieu.
“Je ne réponds pas.”
Un enseignant sans vocation
Pour François Bossy, enseigner n’a jamais été une passion. “Après quatre années de fac de sciences à Montpellier, j’avais du mal à vivre, je n’avais pas d’argent, j’ai rejoint l’enseignement. Ce n’était pas une vocation, mais c’était une sortie honorable. il explique.
“Je me suis retrouvé dans ce métier que je n’avais pas choisi, mais une fois là-bas, j’ai préféré m’occuper des plus jeunes.
Une dizaine d’écoles en vingt ans
En vingt ans de carrière, il a travaillé dans plus d’une dizaine d’écoles du Gard, avant d’arriver à Caveirac à la rentrée 2016. Pourquoi ce mouvement ? Des problèmes relationnels avec ses collègues, des cours qui ne lui convenaient pas, dit-il.
« Il m’a dit qu’un Atsem (Agent territorial spécialisé pour les écoles maternelles (NDLR)avait soupçonné d’avoir touché un enfant pendant une sieste et a donc subi une inspection. Heureusement, il avait un ami très compétent en matière d’inspection, qui l’a aidé à régler l’affaire à l’amiable et à changer d’école. raconte Olga, chercheuse au CNRS, qui a eu un enfant avec lui, et qui l’a fait condamner en 2004 pour violences conjugales subies alors qu’elle était enceinte de leur fils. François Bossy a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et 18 mois de mise à l’épreuve par le tribunal correctionnel de Montpellier.
“Il a beaucoup crié, il a beaucoup grogné”
“Il était très violent dans ses propos, il criait beaucoup, il grognait beaucoup.» raconte Christelle, Atsem à Caveirac, qui signalera cette enseignante au maire et au directeur de l’école. “La tenue, je n’ai jamais vu ça dans une école, la braguette ouverte, le pull ouvert, il était assis sur le banc on voyait la ligne de ses fesses.
Interrogé, Gérard Trauchessec, le maire de Caveirac, l’a confirmé aux gendarmes. “DAprès moi, il n’avait rien à faire dans le métier et il en était conscient. Il ne savait pas travailler en équipe, il n’était absolument pas impliqué dans la vie scolaire. Il a tout oublié, ses clés d’école ou ce qu’on lui avait dit la veille. On aurait dit qu’il était ivre, mais il ne sentait pas l’alcool.
Une consigne de ne pas le laisser seul
Conscients de ce risque de violences envers les enfants, les Atsems ont pour consigne de ne jamais le laisser seul avec les enfants. “Nous ne sommes jamais partis plus de deux minutes et nous sommes rentrés sur la pointe des pieds, mais je n’ai jamais rien détecté de suspect” » avoue Sylvie, qui a travaillé dans sa classe pendant deux ans à Calvisson. Ce jeudi 31 janvier, les auditions filmées des six enfants qui ont dénoncé la pénétration numérique et la fellation imposée dans les classes seront diffusées aux jurés.