l’accusé, « un enfant roi » devenu « fou »

l’accusé, « un enfant roi » devenu « fou »
l’accusé, « un enfant roi » devenu « fou »

« Ce qui est constant dans le récit de l’accusé, c’est que rien n’a jamais été construit. Il y a eu des tentatives de construction mais à partir du moment où les toxiques ont augmenté, il n’y a plus rien eu. Tout est devenu une série d’histoires. Une série d’histoires judiciaires», a rapporté le professeur Loïck Villerbu, ce mercredi 20 décembre, au troisième jour du procès de Mahoney Leilde, un Quimper de 34 ans jugé pour meurtre.

Tout au long de son témoignage, l’expert psychologue a tenté de retracer le parcours de vie de l’accusé, depuis son enfance jusqu’à sa mise en examen pour le meurtre d’un sexagénaire dont le corps avait été découvert le 13 novembre 2020, à l’étage de l’ancien bar La Maison. jaune, place du Stivel, à Quimper. Mais cela n’a pas été facile car, lors de ses entretiens avec le trentenaire, il a été confronté à une difficulté de taille.

“Il n’y a pas de continuité dans ses propos”

« Il est à la fois là et pas là. Ça va dans tous les sens. Il est là mais davantage en spectateur. Comprendre c’est bien mais il ne sait pas argumenter, il ne sait pas décrire. Il n’y a pas de continuité dans ses propos », poursuit le psycho-criminologue. Un comportement qu’il a adopté lors du procès, ne pouvant pas s’exprimer, tenant des propos très confus et contradictoires.

Qualifiant l’intelligence de l’accusé de “moyenne”, le professeur Loïck Villerbu a rappelé que sa scolarité à Quimper à Diwan avait été perturbée en raison d'”un état d’instabilité”, de “turbulences”. L’expert a notamment évoqué le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Au lycée, à Rennes, les choses se sont compliquées car il avait quitté « son cocon », sa mère avec qui il entretenait une « relation proche ». Un « enfant roi » qui voulait suivre les traces de son père dans l’imprimerie.

« Rien ne dure, rien ne se construit »

Mais « il ne peut pas conclure. C’est toujours dans le croquis, ça ne se réalise jamais. Rien ne dure, rien ne se construit, rien ne se réalise. C’est un élément psychologique important que l’on retrouvera pour tous les choix qu’il fera par la suite”, a poursuivi le professeur Loïck Villerbu, précisant une “construction mentale pathologique”. Une vie active sans profession, vivant principalement du Revenu de Solidarité Active (RSA). Le tout mêlé à une « recherche de stimuli extérieurs » car « rien ne tient » dans « son projet d’une vie imaginaire » où « rien n’est réel ». Dépendances à l’alcool, au tabac et aux stupéfiants avec consommation quotidienne.

« Les toxines vont le pousser à agir, à passer à l’action. Cela lui donne un sentiment d’existence. Sans substances toxiques, tout s’en va, tout s’effondre», a constaté l’expert. Des addictions qui ont aggravé ses problèmes psychologiques. Des problèmes psychologiques qui se sont aggravés au fil de son incarcération : quinze inscriptions au casier judiciaire, trois longues périodes d’incarcération. Aujourd’hui, de l’aveu même de ses proches, Mahoney Leilde est passé d’un enfant « heureux », « gentil » à un homme « effrayant », « déconnecté », « fou ».

Jugé pour meurtre, l’accusé, qui conteste les faits, encourt trente ans de réclusion criminelle. Le verdict pourrait tomber ce jeudi 21 décembre.

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