un témoin identifie l’accusé du meurtre de Garges, « c’est un visage que je ne peux pas oublier »

un témoin identifie l’accusé du meurtre de Garges, « c’est un visage que je ne peux pas oublier »
un témoin identifie l’accusé du meurtre de Garges, « c’est un visage que je ne peux pas oublier »

Sa voix est déformée pour garantir son anonymat. On distingue vaguement quelques gestes derrière une vitre opaque. Le témoin anonyme 2/20 qui s’est exprimé ce mercredi en visioconférence devant la cour d’assises du Val-d’Oise a identifié avec certitude l’accusé, croisé rue Laennec, le 27 janvier 2020, lorsqu’Alsény a été abattu dans sa Twingo.

Le président lui présente la planche photo de la police judiciaire (PJ) et il n’a aucun doute, la réponse éclate : « Oui, c’est le numéro 7. Là, c’est 100 %. Je suis dessus. » Il a eu quelques hésitations lorsqu’il a été interviewé juste après les événements. Il n’en a plus : « Quand il a fini de tirer, il m’a dépassé au trot. C’est un visage que je ne peux pas oublier. »

Sur le banc des accusés, Hakim J. secoue la tête en comprenant que l’issue de son procès pour meurtres répétés, qui a débuté ce mardi à Pontoise, s’assombrit soudain. Le témoin a également décrit avec précision sa silhouette, celle d’un homme mesurant 1,97 m, un peu gros à l’époque, d’origine tunisienne. L’accusé, condamné en 2016 pour tentative de meurtre, nie toute implication dans les faits depuis son arrestation.

“Il s’est retourné et a commencé à tirer.”

Le témoin 2/20 avait déjà commencé son témoignage devant le tribunal en décrivant la scène du meurtre de manière très détaillée. Il décrit la Twingo noire de la victime garée au milieu de la route, l’homme cagoulé qui s’approche de la vitre passager et entame une discussion qu’il perçoit comme calme. « La personne dehors s’est penchée pour lui parler, debout au niveau de la fenêtre qui était baissée. »

Il dit avoir vu le tireur se lever et se retourner. « Il avait un sourire moqueur et bizarre. Il fouilla dans sa poche et en sortit un pistolet. Il s’est retourné et a immédiatement commencé à tirer. » Il décrit une première série de coups de feu tirés depuis l’extérieur de la voiture puis une seconde, avec l’arme à l’intérieur de la Twingo.

A la demande du président, le témoin est revenu sur ce sourire arboré juste avant les coups de feu. “C’est comme s’il avait entendu quelque chose qu’il n’aimait pas.” Il avait ce sourire, il a sorti le pistolet de sa poche. » « Cela ressemble plus à une grimace survenue après ce qu’on lui a dit », analyse le président.

“Il avait besoin d’être respecté”

Le témoin était moins sûr lorsque la question du mobile lui a été posée. “C’est lié au business de la drogue, quelque chose comme ça”, a-t-il expliqué, précisant qu’il s’agissait d’une déduction. Il n’a pas entendu dire que la victime était un indic et suggère une autre piste dont parle le quartier. « Ce serait une question de fierté. Il avait besoin d’être respecté. Il voulait s’affirmer devant cette personne. » Le témoin semble en tout cas étranger aux deux clans. «La victime avait également la gâchette facile. Ce n’était pas un ange. »

« Est-ce que c’est ce genre d’ambiance à Garges ? » demande le président de la cour d’assises. « Cela n’arrive pas tous les jours, mais chaque jour, nous voyons ce type d’individus, nous les croisons. C’est un quartier où on tourne plusieurs fois par an. Juste après, il y a eu plusieurs meurtres. C’est infernal. Je le garantis. C’est dur de vivre ici », confie-t-il en se souvenant d’un riverain qui s’est retrouvé un jour avec une balle coincée dans le plafond.

Le soir du 27 janvier, il y a eu trois impacts dans une vitre. « Heureusement, personne ne passait par là à ce moment-là », ajoute le témoin. «C’était une opportunité incroyable. Sinon, il y aurait eu plusieurs victimes. »

« C’est un quartier très difficile. Chaque année, il y a un meurtre… »

Un deuxième témoin anonyme, qui a entendu les noms des deux protagonistes par un témoin juste après le meurtre, confirme : « C’est un quartier très difficile. Chaque année, il y a un meurtre… »

En mars 2022, Amine, 26 ans, a été exécuté avec une Kalachnikov. Un an plus tard, son beau-père est tué alors qu’il ouvre la fenêtre de sa maison de La Muette. Tué apparemment par erreur, pris pour quelqu’un d’autre. En mars 2020, Mustapha, 44 ans, a été abattu en mars 2020 dans le Val-d’Oise, sur fond d’un possible règlement de comptes entre trafiquants de drogue. Un tueur professionnel du clan Marignane et ses deux acolytes ont été mis en examen à Paris. Le rappeur Samat a été tué par balle en octobre 2019 sur le parking du McDonald’s. Alsény lui-même avait été impliqué dans des violences armées, à la fois en tant que tireur et victime.

 
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