L’Eurométropole de Strasbourg va expérimenter la semaine de quatre jours

L’Eurométropole de Strasbourg va expérimenter la semaine de quatre jours
L’Eurométropole de Strasbourg va expérimenter la semaine de quatre jours
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  • Face à la problématique du recrutement et des nouvelles manières d’aborder le travail, l’Eurométropole de Strasbourg prend des mesures pour s’adapter à un monde qui change.
  • La communauté se prépare à expérimenter la semaine de quatre jours sur une base volontaire.
  • L’objectif est d’approfondir son approche et la gestion du temps de travail, de la pénibilité de certains postes pour adapter les horaires travaillés, préférer « la mission accomplie au nombre d’heures travaillées », la mise en place d’un autre management pour attirer le jeune public.

Que ce soit dans le secteur privé ou public, les offres d’emploi, surtout lorsqu’elles nécessitent certaines compétences, sont difficiles à pourvoir… et cela est particulièrement vrai pour les collectivités, explique l’exécutif strasbourgeois. « La maison de l’Eurométropole », constate Valentin Rabot, vice-président en charge de la politique des ressources humaines, attire moins. Elle n’est plus ce qu’elle était et connaît des difficultés de recrutement malgré les 200 métiers des services de la ville. Pénurie de compétences, concurrence entre les différentes offres d’emploi, concurrence salariale, manque d’inclusivité, y compris RH. Aussi, la collectivité a décidé d’aller plus loin pour reformater son approche et la gestion du temps de travail. Avec, en tête de gondole, l’expérimentation du passage à la semaine de quatre jours. Une possibilité, sur la base du volontariat, proposée en fonction des contraintes des services.

Une évolution nécessaire, un vrai changement, « comme partout dans la société, rendue obligatoire par un nouveau rapport au travail, travailler autrement », souligne Syamak Agha Babaei, vice-président de l’Eurométropole mais aussi premier adjoint à la Ville de Strasbourg. Commune qui représente à elle seule 60 % des 7 000 agents de l’Eurométropole. « Nous devons nous adapter aux attentes de nos publics, des jeunes notamment », souligne l’élu. Il faut aussi aller encore plus loin dans l’analyse de la pénibilité de certains postes de travail, et penser également à être plus inclusif. » En ce sens justement, l’élu a annoncé la formation d’une commission interne composée d’élus, d’agents et d’associations féministes, pour étudier la possibilité d’un congé menstruel.

Rendre « la maison de l’Eurométropole » plus attractive

Aussi, pour rendre « la maison de l’Eurométropole » plus attractive, le temps de travail, qui reste 1 607 heures travaillées par an comme le prévoit la loi, sera géré différemment. Avec pour fil conducteur, la question des priorités : est-ce « le nombre d’heures travaillées ou l’accomplissement d’une mission ? » qui prévaut, s’interroge l’exécutif.

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Faciliter le management, mieux prendre en compte la pénibilité d’un poste… Cela se traduira en effet par une réduction du travail des 390 Atsem de l’agglomération strasbourgeoise avec un passage aux 32 heures hebdomadaires. Une réduction qui s’ajoute également à la semaine de quatre jours dont ils disposent peut-être déjà. À tous les agents, adieu, aux bénévoles toujours, de devoir badger. La priorité est donnée à une certaine autonomie dans la gestion de son temps de travail mais surtout « à la réduction de la gestion et du contrôle du personnel, tâches qui mobilisent de nombreuses heures de travail et de personnel », reconnaît Valentin Rabot.

La semaine de quatre jours, un système demandé par 37% des collectivités françaises, note Vincent Rabot, testé jusqu’ici uniquement dans la seule métropole lyonnaise depuis septembre, devrait donc être approuvé lors de la prochaine assemblée de l’Eurométropole de Strasbourg pour une mise à jour en place à début 2024. Cela pourrait néanmoins rester une mesure très discrète. Il n’existe actuellement aucune donnée précise sur le nombre de volontaires dans l’Eurométropole, sans prendre en compte l’intérêt réel et la faisabilité d’un service public déjà chargé. « 35 heures réduites à quatre jours, c’est environ plus de 8 heures 45 minutes de travail par jour », explique Valentin Rabot. Jongler entre temps personnel et temps de travail est un équilibre difficile. Ce n’est pas toujours compatible avec certaines obligations personnelles, comme pour les célibataires avec enfants », explique le directeur. Un équilibre tout aussi difficile à trouver pour les chefs de service qui devront décider à l’avenir si cela est possible ou non dans leur service, en fonction des missions à accomplir. En attendant le grand pas, il reste encore du travail à faire pour les pouvoirs publics strasbourgeois.

Gilles Varela

 
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