Julien Lefèvre, co-président de l’Association des Vignerons Bretons (AVB), revient sur les raisons qui ont conduit au retour de la vigne en Bretagne.
Comment l’association soutient-elle les vignerons ?
Créée en 2021, elle a pour objectif de fédérer et de rassembler autour des techniques viticoles, d’échanger, de créer un réseau d’entraide et de partage (grâce à un groupement d’achat, la mise en place de formations, etc.)
L’association est également un interlocuteur auprès des pouvoirs publics. Il y a quelques années, les pionniers de la vigne professionnelle se sont heurtés à des refus, notamment pour l’accès aux terres agricoles. Parce que la viticulture était considérée comme une activité de loisir. Elle est désormais reconnue comme une activité nouvelle en Bretagne.
Comment évolue l’installation de nouveaux vignerons dans les Côtes-d’Armor ?
---Dans les Côtes-d’Armor, cela se développe lentement. Laurent Houzé est basé à Erquy dans un domaine de 15 hectares et un viticulteur est actif près de Lannion. Trois autres vignerons non adhérents à l’AVB sont implantés sur des parcelles comprises entre deux et cinq hectares. Du côté de Plérin, un nouveau vigneron plantera également en 2025 ou 2026.
Le réchauffement climatique a-t-il un effet sur la croissance de la vigne ?
En effet, parce qu’il permet de travailler sur des variétés qu’il était impossible de travailler auparavant.
Mais le détonateur de ce boom est surtout la libéralisation du droit de planter. Car historiquement en Bretagne, n’oublions pas qu’il y avait déjà des vignes. Sur la presqu’île de Rhuys (Morbihan), jusqu’à 2 000 hectares de vignes ont été plantés ; à Redon et au Trégor, on retrouve également des traces de vignes.
Actuellement, le département des Côtes-d’Armor est marqué par d’importants contrastes de températures. La partie nord est plus fraîche que l’intérieur. Nous travaillons donc des cépages précoces, et non des cépages méditerranéens… Pour obtenir des vins légers, frais, vifs et fruités, à 11 ou 12°C. Et pas des vins tanniques ou charnus à 14 ou 15°C, comme le Bordeaux Merlot.