Parce qu’une vie touche à sa fin ; afin de ne pas prolonger l’existence d’un patient souffrant sans aucun espoir de rémission ; l’idée d’une aide active à mourir prend de l’ampleur.
Il ne s’agit plus exclusivement de personnes âgées. En Belgique, l’euthanasie concerne également les mineurs ; les Pays-Bas viennent de l’autoriser pour les enfants de moins de 12 ans. Mais au-delà de la souffrance physique, on parle aussi d’euthanasie pour souffrance psychologique. La Belgique l’autorise dans certains cas. En 2020 et 2021, 57 euthanasies pour souffrances psychiques y ont été réalisées.
Bientôt, chez nous, nos parlementaires examineront un nouveau texte en faveur d’une politique de fin de vie.
Mais qu’en est-il du début de la vie ! Où est notre politique en matière de petite enfance ? Où est notre politique de vie ?
Depuis 2015, en France, on enregistre un effondrement de la natalité. En 2022, l’Insee a enregistré 723 000 naissances. 723 000 naissances pour 667 000 décès, soit un solde positif de seulement 56 000 naissances. En 2014, il n’y a pas si longtemps, ce solde positif était de 259 000 naissances… Aujourd’hui, c’est 5 fois moins qu’en 2014…
---L’indifférence du débat politique sur la natalité est d’autant plus étonnante que cet effondrement prépare la ruine de notre système social, auquel nous sommes censés être farouchement attachés, par exemple notre système de retraite puisque nous savons qu’il repose sur l’équilibre. entre les générations.
Mais le problème est d’une autre ampleur encore : pour un peuple, être vivant, c’est se perpétuer dans les nouvelles générations. Il n’y a pas de problèmes politiques plus grands que la vie. Nous parlons de notre responsabilité envers les générations futures mais nous sommes désintéressés de leur avènement. On parle de plus en plus de fin de vie mais on semble oublier l’apparence de la vie.
Allons-nous vivre dans une France où le nombre de décès dépassera bientôt le nombre de naissances ? C’est le cas partout en Europe depuis 2015.
Le débat sur la fin de la vie doit avoir lieu. Mais prenons garde à cette asymétrie qui verrait notre souci de fin de vie prendre le pas sur notre souci de début de vie. Car le devoir absolu d’un État est le renouvellement des générations. Il n’y a pas de problèmes politiques plus grands que la vie. Il n’y en a pas de plus beau.