Par Ludivine Laniepce
Publié le 18 septembre 23 à 7h40
Voir mon actualité
Suivre La Presse de la Manche
Stationné bien en vue au cœur du centre hippique de Saint-Lô (Manche), entre les carrières et les exposants, le camion blanc de la Sellerie de Marigny garde ses portes fermées, le monte-charge suspendu dans les airs, tel un fantôme .
dimanche 17 septembre 2023et depuis la veille, il réveillait à chaque regard la douleur et les interrogations des cavaliers présents au concours de saut d’obstacles (CSO) organisé par le Pôle et le sellerie.
Dans la nuit de vendredi à samedi, Lydia et François Ducret, les propriétaires de la Sellerie de Marigny, ont été retrouvés pendus à leur domicile de Saint-Gilles (Manche), petite commune située à l’ouest de Saint-Lô. Elle avait 55 ans, lui 51 ans.
Minute de silence
Sur le sable de la carrière principale, une minute de silence a été observée dimanche 17 septembre 2023, à 16 heures, par les coureurs impliqués.
Cette disparition est un choc. C’est incompréhensible et cela nous choque. Nous sommes tous déprimés, nous essayons de faire preuve d’humilité et d’être introspectifs. Nous voulons que cette compétition se termine et continue. Mais ils auraient aimé qu’on aille jusqu’au bout pour la filière équine afin qu’on honore leur mémoire.
A 200 mètres de là, la Sellerie de Marigny, implantée sur deux étages depuis deux ans, est désormais « temporairement fermée ».
Il est temps pour leur famille et leurs deux employés de faire leur chagrin et se réorganiser.
L’entreprise se portait bien, très bien, et avait acquis une solide réputation, essentielle pour les cavaliers du département.
« François était un sellier très apprécié et très impliqué dans la vie de la filière et des relations humaines, notamment dans la Manche », souligne Yann Adam. Lydia était toujours avec lui, elle faisait la broderie et elle donnait aussi de très bons conseils. Ils étaient tous les deux cavaliers, ils avaient des chevaux avec nous et ils s’entraînaient ici pour un prochain championnat de France à Tours-Pernay. Ils avaient des projets, alors leur disparition est incompréhensible. »
« Les gens craignent le pire… »
Dans les allées de Centre de courses hippiques, dimanche 17 septembre 2023, les coureurs étaient à la fois émus et réfléchis. Lydia et François, tout le monde les connaissait. Deux professionnels passionnés, bienveillants et généreux, totalement dévoués au monde du cheval et solidaires. Il « vivait à 100 à l’heure », il était « profondément humain et il aimait le contact », « il était originaire des environs du Pin-au-Haras ».
Les mots se font plus rares sur Lydia Ducret, « plutôt derrière son mari sur le devant de la scène », précise un cavalier.
Il y a des mots, des doutes, des questions qui, bien sûr, brûlent sur les lèvres. « Il y a 36 versions qui circulent ici depuis samedi », murmure un pilote retraité. Un couple qui se pend en même temps, ce n’est pas banal, les gens craignent le pire… »
Enquête de gendarmerie
En attendant les résultats duautopsie des corpsqui devrait être menée dans la semaine, l’enquête de gendarmerie continue pour déterminer les circonstances de ce drame.
Lydia et François Ducret se quittent deux enfants adultes et toute une communauté équestre, orpheline. Sur les réseaux sociaux, les employés de la sellerie ont rendu hommage à ce couple « amoureux, toujours souriant et toujours là l’un pour l’autre pour se soutenir ».
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.