un couple du Tarn condamné par la justice – .

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l’essentiel
Privée de toute marque d’affection depuis sa naissance, la fillette de 11 ans a été placée dans un foyer. Ses parents viennent d’être condamnés par le tribunal correctionnel d’Albi pour s’être soustraits à leurs obligations légales.

Des parents incapables de comprendre leur enfant, un calvaire qui a duré des années : c’est une affaire particulièrement troublante qui a été jugée le 1er juin par le tribunal correctionnel d’Albi.

Ce couple de Salvagnac était poursuivi pour « soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant ». En cause, la façon dont ils ont élevé leur petite fille, née en 2012.

Une naissance “désirée” par la mère, ingénieure en mécanique aujourd’hui âgée de 46 ans. Un peu moins par son mari, 61 ans, déjà père de trois enfants issus d’une précédente relation et qui a coupé tout contact avec lui.

“Excès de pouvoir”

Ce psychomotricien, adepte de pratiques thérapeutiques « controversées » selon le président du tribunal, avait une conception bien particulière de l’éducation de sa fille. Reconnaissant à la barre un « excès d’autorité », il n’a pas hésité à la gifler ou à la frapper avec une tapette à mouches lorsqu’elle était jeune. Terrorisée par son père, la petite fille se referme sur elle-même et la situation ne fait que se dégrader.

Placée en internat à l’âge de 8 ans, elle rentrait le week-end mais restait enfermée dans sa chambre, d’où elle ne sortait que pour manger – seule face à un mur – ou faire des travaux de jardinage. . Son père avait mis un loquet à la porte de sa chambre pour l’enfermer suite à de “multiples vols” : la petite fille avait notamment eu l’audace de “voler” une Vache qui rit dans le frigo. “Je me sentais victime d’un abus de confiance”, a expliqué son père, très sérieusement.

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La petite fille a également été privée de câlins et de cadeaux de Noël, qu’elle “ne méritait pas”. Dès sa naissance, le père a rempli un « livret pédagogique » pour y noter son « ressenti », qu’il a spontanément remis aux enquêteurs. Les extraits lus par le président sont édifiants. À l’âge d’un an : « Elle crie depuis le matin, je m’interroge sur sa santé mentale ». À deux ans : « Je ne veux plus la voir ni l’entendre. Si elle ne veut pas de moi, je ne veux pas d’elle ». A 8 ans : “Je sais maintenant qu’elle est une malade mentale, une délinquante perverse”.

“Ils sont complètement à côté de la plaque”

La jeune fille a fini par se confier au personnel de son école. Une enquête a été ouverte et elle a été placée dans un foyer en janvier 2022. “Elle voulait venir à l’audience pour voir son père puni et qu’il s’explique”, a révélé son avocat, Me Deltell. « Il faut qu’on lui dise qu’elle n’est pas inutile, qu’elle est une victime. Elle en a besoin pour se reconstruire ».

Les avocats des parents, Me Ichard et Me Pamponneau, ont pour leur part souligné l’incapacité de leurs clients à assurer une éducation normale à leur fille. “Ils sont complètement à côté de la plaque.” “Élever un enfant n’est pas inné, ça s’apprend”.

Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public a indiqué « être en colère » mais a appelé à « ne pas être aveuglé » par les sentiments. “La peine doit punir mais aussi leur permettre de devenir de meilleurs adultes”.

Le tribunal a condamné les parents à une peine de prison – 18 mois pour le père, 9 mois pour la mère – assortie d’une mise à l’épreuve avec sursis assortie d’obligations de soins psychiatriques et/ou psychologiques et d’indemniser leur fille, qui reste placée dans un foyer.

 
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