La lutte contre les cochenilles qui ont décimé les plantations de cactus se poursuit au Maroc. Après l’annonce l’an dernier de l’introduction de huit variétés résistantes à ces minuscules ravageurs, une autre solution éprouvée consiste à faire venir des coccinelles prédatrices du Mexique. Se nourrissant uniquement de cochenilles, cet insecte est capable d’éradiquer ce ravageur en l’espace de cinq ans.
Pour surmonter le cochenilles qui ont envahi les plantations de cactus au maroc, il est préférable de faire appel à leur ennemi naturel. Et cet ennemi s’appelle Hyperaspis trifurcataqui est un coccinelle trident originaire du mexique. À agadirune conférence de presse a été organisée jeudi dernier à l’initiative de Fondation Dar Si Hmad pour faire la lumière sur cette nouvelle solution biologique imparable pour lutter contre la cochenille. En effet, nous dit-on, trois espèces de cochenilles prédatrices ont été repérées en 2017 par des chercheurs de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) lors d’une mission exploratoire au Mexique. En 2022, les enseignements de cette mission seront utilisés lors d’une expérimentation de lutte écologique intégrée de la cochenille, menée par la Fondation Dar Si Hmad, avec le soutien du programme de microfinance de la Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Expérience dont les résultats ont été très probants.
Cochenilles éradiquées à 100%
La Fondation Dar Si Hmad, avec l’aide de l’INRA, avait importé un millier de coccinelles tridents pour les besoins de son expérience. Après une période de confinement strictement deux mois, les insectes ont été lâchés en serre et en plein champ sur le site INRA d’Agadir et dans la région d’Aït Baâmrane. Dans les deux cas, les résultats ont montré une élimination définitive de la cochenille dans un périmètre de 100 mètres, nous dit-on. Des lâchers ultérieurs ont été effectués sur plusieurs plantations de cactus, situées entre les zones montagneuses et la côte, afin d’évaluer la capacité de la coccinelle à s’acclimater et à se développer dans différents environnements. Il s’est avéré que la coccinelle se comporte idéalement partout, quel que soit le climat, souligne-t-on.
Une solution écologique et peu coûteuse
L’utilisation d’Hyperaspis trifurcata est 20 à 25% moins chère que les autres applications phytosanitaires. Un gain qui peut être encore plus important si un élevage de masse est mis en place, sans oublier les avantages liés à la préservation de l’écosystème. Traitements phytosanitaires sont une Source de pollution pour les sols et de dégâts pour l’apiculture. On estime que, déployée à l’échelle nationale, cette solution naturelle de lutte contre les cochenilles devrait restaurer les cultures de cactus dans le Royaume d’ici cinq ans.
*Rappelons que la première apparition de la cochenille du cactus au Maroc remonte à 2014. La progression exponentielle des surfaces de figue de Barbarie endommagées par le ravageur ont conduit, deux ans plus tard, en 2016, au lancement officiel d’un programme d’urgence de lutte contre ce parasite. A cette date, les dégâts étaient encore limités à quelques zones de Sidi Bennour et de la région de Zemamra. Mais en 2017, le rythme de propagation du fléau s’est accéléré à l’échelle nationale, avec l’apparition de nouveaux foyers de contamination, notamment dans la région de Rehamna. Parallèlement, des chercheurs marocains ont exploité les travaux de collecte d’écotypes de figues de Barbarie menés par l’INRA dans les années 1980 dans le but d’identifier des variétés résistantes capables de restaurer la filière cactus. Ce travail a abouti à la sélection de 8 variétés de figues de barbarie résistantes à la cochenille qui ont depuis été diffusées auprès des agriculteurs et horticulteurs.
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