Ils savaient à la Coalition avenir Québec (CAQ), lors des élections, qu’ils avaient l’intention de hausser les seuils […] C’est vraiment prendre les électeurs pour de la marchandise électorale en leur disant quelque chose qui n’est évidemment pas vrai
s’est-il exclamé en entrevue avec La Presse canadienne.
Le premier ministre Legault a annoncé jeudi que son gouvernement étudierait deux scénarios : maintenir les seuils à 50 000 immigrants par année ou les augmenter à 60 000. Les deux options feront l’objet de consultations.
Le chef du PQ le dit d’emblée, il ne sera pas d’accord avec la conclusion de la consultation si jamais celle-ci recommandait de hausser les seuils. Il croit aussi que les dés sont pipés.
Selon lui, le gouvernement a un agenda
et veut mettre en place une concertation qui leur permettra de valider l’orientation politique qu’ils n’ont pas osé dévoiler lors de la campagne électorale
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Une question de valeurs ?
Jeudi lors d’un point presse, le Premier ministre a été interrogé pour savoir si tous les débats sur les seuils d’immigration n’avaient finalement pas été inutiles. Non
il a lâché.
Il y a aussi toute l’intégration — le sujet est délicat — concernant les valeurs du Québec. Ce n’est pas seulement la langue
a ajouté le Premier ministre.
M. Legault a assuré qu’il n’avait pas l’intention d’en faire plus en la matière, car il soutient que la loi 21 sur la laïcité de l’État était un bel équilibre
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Le chef péquiste ne veut pas non plus inclure la question des valeurs dans le débat actuel sur les seuils d’immigration.
---La question de l’intégration à la société québécoise sur le plan de la langue, de la culture et de l’emploi est un critère. Mais ce n’est pas tant une question de valeurs
il a dit.
Interrogé sur le fait qu’il était à la tête du parti qui avait proposé la Charte des valeurs québécoises en 2013, Paul St-Pierre Plamondon a répondu : Ce n’est pas sous mon parapluie. Je répondrai des politiques que j’ai proposées en tant que leader
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Montée des extrêmes
Interrogé en janvier dernier sur la volonté du Parti québécois d’abaisser les seuils d’immigration à 35 000, le chef péquiste disait : Nous sommes les seuls à chercher un modèle pérenne, pour que, justement, nous évitions ce que nous voyons ailleurs dans le monde en ce moment : la montée des extrêmes
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Aujourd’hui, M. St-Pierre Plamondon ne pense pas que le relèvement des seuils à 60 000, tel que proposé par la CAQaccentuerait le risque de remontée des extrêmes. Non, je ne dirais pas ça.
Il est également revenu sur ces commentaires à l’époque. Ce que j’ai dit, c’est que si on voulait garder un modèle qui se démarquerait de ce qu’on voit en Europe comme la montée des extrêmes, il fallait trouver un modèle pérenne.
Et c’était la mission du PQ : trouver un modèle d’immigration durable, particulièrement pour le français, pour les services sociaux ; et qui nous distinguaient des autres partis qui ne semblaient pas prendre en compte la pérennité du modèle en matière de français, de services sociaux et de logement
il expliqua.
Nous avons déterminé qu’à 35 000, nous avions un modèle durable
il ajouta.
Le chef du PQ n’a pas voulu dire si un modèle avec des seuils à 60 000 était soutenable ou non.