Le coup d’envoi a été donné le 25 mai 2023 pour la 31ème édition du Festival International de Jazz de Saint-Louis. Ce festival, dont la présente édition porte une empreinte particulière avec l’hommage rendu à Rendy Weston, compositeur et pianiste de jazz américain né le 6 avril 1926 à Brooklyn, continue de provoquer un essor économique, notamment en matière de réceptifs hôteliers, de restaurants, entre autres. .
Une tournée effectuée au niveau de la ville a permis de faire le constat et certains hôteliers ont confirmé l’apport du festival en termes de fréquentation et de chiffre d’affaires à domicile. “Toute la semaine, nous avons travaillé pour terminer les finitions que vous voyez déjà”, raconte un trentenaire qui travaille dans un hôtel en rénovation.
Celui qui a requis l’anonymat reconnaît que le festival constitue, “tout de même”, un élément extrêmement important qui “booste leur chiffre d’affaires tout au long du festival et des jours qui suivent d’ailleurs”.
« Nous avons noté une fréquentation inhabituelle, surtout hier. Ici (Rez-de-chaussée NDLR) et au premier étage, nous n’avions plus de place car le nombre de personnes que nous recevions était si important », balance le gérant du restaurant Darou Salam, le téléphone collé à l’oreille.
Juste à côté, précisément à la Place Baya Ndar ex Place Faidherbe, jusqu’à 2h du matin hier, il n’y avait pas une grande ruée du côté des acheteurs à la foire ouverte dans le cadre du festival. “On vient d’emménager aujourd’hui et comme vous pouvez le voir ce n’est pas encore l’engouement”, confie une vendeuse de tissu et de boubou traditionnel.
D’autres agents économiques se frottent les mains pendant le festival. Ils sont conducteurs de calèche. « Assala mou haley koum » dit un monsieur qui se précipite vers un groupe de personnes qui s’était arrêté sur le pont Faidherbe pour contempler le poisson qui semblait jouer en sautant en respirant l’air frais de l’atmosphère avant de replonger sous les eaux verdâtres du fleuve.
Le monsieur présente son offre de service : « J’ai une calèche qui est là à côté. Je peux vous emmener du Nord au Sud vers la Langue de Barbarie. C’est 1h30 et 10 mille francs CFA par personne. « Dafa cher (c’est cher en français) », rétorque une fille du groupe. Ce n’est pas grave, donnez 5 000 francs CFA par personne », propose encore l’homme. Un autre membre du groupe supplie l’homme de les laisser se réunir pour prendre une décision. Ainsi, l’homme rejoint sa calèche pour discuter avec les clients potentiels qui s’y trouvaient.
« (…) que cette violence soit réduite au silence »
---Le soir, vers 22 heures jusqu’à presque 2 heures du matin, le chanteur Ismael Lo a tenu en haleine un public hétéroclite qui semblait nostalgique de ses notes de musique, dans le cadre d’un concert de ce festival international soutenu par la Banque du commerce et de l’industrie du Sénégal (Bicis ) pendant des années et dont le nouveau logo (La Bicis rejoint le groupe Sunu) était perceptible tout autour de la place Baya Ndao.
Ismael Lo n’était pas indifférent à ce climat de tension qui règne sur la scène politique sénégalaise depuis mars 2021, avec son lot de conséquences socio-économiques.
Entre les titres Bay kat, manko jokhanté lokho, Africa, Sophia entre autres, la chanteuse sénégalaise dont le dernier album date de 2006, a montré que la voix et les thèmes, malgré l’âge, sont toujours en état de bercer un public composé de jeunes. , des hommes et des femmes qui ne pouvaient s’empêcher de s’évader avec les notes lyriques, didactiques etc. offertes par l’artiste.
« Un chant de paix pour que cette violence se taise, que nos enfants puissent grandir en paix », a lancé, depuis la vieille ville, Ismael Lo, à tous les Sénégalais, en particulier aux acteurs politiques, sans les nommer.
Il a également fait un clin d’œil aux diasporas africaines, leur demandant de ne pas oublier l’Afrique quelles que soient la situation et les atouts réunis dans leurs pays de résidence. “D’ici ou d’ailleurs, nous sommes des enfants d’Afrique”, lance-t-il enfin pour appeler à l’unité et à l’intégration africaines.
Bassirou MBAYE, envoyé spécial à Saint-Louis
Source : https://www.lejecos.com/31e-edition-du-festival-in…
