SOCIAL – De nombreuses familles migrantes ont été délogées d’un hôtel social de Montgermont, près de Rennes, pour faire place à des sans-abri d’Île-de-France, a-t-on appris ce vendredi 26 mai auprès d’associations.
Ces derniers, spécialisés dans l’hébergement d’urgence, ont déploré “précipitation et inhumanité” avec laquelle ce relogement a dû se faire sous la pression des pouvoirs publics, au détriment de ces migrants. Certains ont été relocalisés dans d’autres départements bretons alors même qu’ils sont parfois malades, ont des enfants scolarisés ou ont un travail dans la région rennaise, selon eux.
Les forces de l’ordre avaient été dépêchées pour évacuer l’hôtel de Montgermont aux familles encore présentes mardi 16 mai, date limite fixée par la préfecture, selon les associations.
Les associations “dégoûté”
« Nous avons dû envoyer ces gens dans une quinzaine de jours pour faire de la place à ces autres Parisiens. Nous sommes dégoûtés de la façon dont cela s’est passé »a déclaré à l’AFP un bénévole qui a demandé à rester anonyme.
Certains migrants, par exemple, ont été relogés du jour au lendemain dans le Finistère, où ils n’avaient qu’une seule nuit réservée. « Après, ils ont été renvoyés dans la rue. Ces personnes sont donc rentrées à Rennes, et nous n’avons pas le droit de les reprendre.dit ce bénévole.
“Une dame âgée gravement malade et sa fille adulte dorment actuellement dans une tente à Rennes alors qu’elles étaient encore à l’hôtel la semaine dernière”elle s’indigne.
De la « espaces d’accueil régionaux temporaires » pour les Jeux olympiques
L’accueil dans l’ancien hôtel F1 de Montgermont est provisoire pour les sans-abri : ils doivent être dirigés vers un nouveau centre d’hébergement provisoire qui doit ouvrir à Bruz (Ille-et-Vilaine) en septembre. Il pourra accueillir 50 personnes et devra fermer ses portes début 2025, a indiqué la préfecture à France bleu.
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L’hôtel doit lui être vendu et devenir un « résidence hôtelière à vocation sociale » pour les demandeurs d’asile, a expliqué la préfecture à 20 minutes. Mais en attendant l’ouverture à Bruz, les migrants ont donc été contraints de partir.
Pourquoi cette situation ? Car à l’approche des JO, le gouvernement veut inciter des milliers de sans-abris, essentiellement des migrants, à quitter volontairement la région parisienne pour diverses régions, arguant de la baisse du nombre d’hôtels prêts à accueillir.
Depuis la mi-mars, l’exécutif a donc demandé aux préfets de créer « les aires d’accueil temporaires régionales » dans toutes les régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, afin de « désengorger les centres d’hébergement » d’Ile de France. Les personnes invitées à partir sont censées être prises en charge pendant trois semaines dans ces « sas » avant d’être “ orienté »dans leur nouvelle région, “ au type de logement correspondant à leur situation ».
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