Sept saisons de suite à la tête du Clermont Foot, cinq en Ligue 2 et deux en Ligue 1 : Pascal Gatien ne le dira pas, mais le club et les supporters lui doivent beaucoup. A tel point qu’en ville, au pied de la statue de Vercingétorix sur la place de Jaude, nombre d’entre eux lui ont donné un surnom : “le druide”. Pascal Gastien, ou celui qui a trouvé la potion presque magique pour faire entrer toute une ville et toute une région dans l’élite du football français. Mieux, il a réussi à trouver un moyen de maintenir le club malgré un budget limité (l’avant-dernier de L1, devant Ajaccio).
« Je me sens bien ici, confie l’homme de 59 ans. Les gens sont adorables avec moi. Le club me laisse travailler comme je veux et les supporters sont généreux. Toute la semaine, il n’y a qu’une seule journée à huis clos, sinon l’entraînement est ouvert à tous. C’est super que les enfants puissent en être témoins. On a un club qui le permet, c’est facile pour nous d’ouvrir les portes. Et ils nous le rendent.
Dans sa voix, rarement un mot plus haut que l’autre. Son style ? Celui de « tout le monde » ou presque. L’entraîneur a gardé la même mentalité que lorsqu’il était joueur professionnel en 1ère et 2ème division (Niort, Marseille, Nice, Châteauroux…). “J’ai cette culture de gagner, de bien jouer et je déteste l’injustice alors parfois, en effet, je m’emballe c’est vrai », souligne-t-il. Bras en l’air une colère qui passe rarement inaperçue devant le banc clermontois.
Nous nous sommes adaptés, nous avons mûri, et cette année nous réussissons
Pascal Gastien
« Parfois je revois les images et j’ai honte (rires). C’est vrai que je m’emballe souvent, notamment contre le corps arbitral. Mais quand le match est fini, ça descend tout aussi vite. J’essaie de me canaliser, mais je pense qu’avec l’âge c’est une perte de temps ». Ce trait de caractère contraste avec la sérénité que dégage Pascal Gastien face à ses idéaux. “J’aime le football de possession, travailler dans les espaces et relancer par derrière. Même si parfois, comme l’année dernière, cela nous a coûté des points à vouloir en faire trop. Mais nous nous sommes adaptés, nous avons mûri et cette année nous avons réussi. C’est un bonheur de vivre ça“.
---Celui qui pensait devenir professeur de gymnastique est donc aujourd’hui un entraîneur reconnu au plus haut niveau du football français. “C’est une fierté d’être dans les cinq (nominé au trophée UNFP du meilleur entraîneur, ndlr), car ce sont nos pairs qui ont voté. C’est une reconnaissance bien sûr ». En attendant le résultat, dimanche 26 mai, Pascal Gatien espère terminer la saison dans le “top 10 de Ligue 1. Ce serait exceptionnel”.
Probablement sa dernière saison
Clermont est 8e à deux journées de la fin de cette saison 2022-2023. Début juillet, le coach reprendra les séances du club auvergnat pour une troisième saison parmi l’élite. La dernière, sans doute, avant de mettre en place une nouvelle tactique : celle de profiter pleinement de sa retraite entouré de sa famille.
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