Il s’agit du troisième atelier de discussion sur le projet depuis 2020, une première depuis l’élection de l’administration Marchand.
Trois nouveaux scénarios ont été présentés aux citoyens pour l’occasion. Parmi celles-ci, l’une comprend la construction d’un immeuble qui comprendrait 150 unités de condo. Celui-ci serait situé à proximité du chalet actuel, qui serait également reconstruit.
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Une deuxième version vise plutôt la construction de deux bâtiments pour un total de 178 unités.
Enfin, le troisième porte sur la construction de trois immeubles, pour 190 unités de condos.
Selon le promoteur, une servitude de conservation protégerait le reste du terrain.
C’est la quatrième fois que le Club et le promoteur, Groupe Tanguay, modifient leur projet depuis 2019. Ils ont notamment réduit le nombre d’étages prévus de 15 à 7.
À l’époque, les difficultés financières du club de golf expliquaient sa volonté de diversifier ses sources de revenus.
Le projet contient des dispositions susceptibles d’être approuvées par référendum.
Des citoyens participent à une activité de discussion, mercredi, sur le projet de condos au Club de golf Cap-Rouge.
Photo : Radio Canada
150 logements minimum
Des centaines de citoyens ont encore du mal à accepter un tel projet, qui aurait des conséquences sur la circulation, l’harmonie visuelle avec le reste du quartier et la conservation des espaces verts, tant voulue par l’administration Marchand.
Mais surtout, il dénonce laacharnement du promoteur
construire un minimum de 150 unités.
La réunion de mercredi a choqué les citoyens car depuis le début nous sommes revenus avec 150 logements, de formes différentes, de hauteurs différentes. Hier, on a dépassé la limite : trois options qui sont excessives
le critique Louis Beaupré, membre du comité citoyen du projet de golf Cap-Rouge.
Louis Beaupré
Photo : Radio Canada
Même son de cloche pour Marielle Prince, une autre habitante du quartier.
” Il n’y a pas de consensus. Les gens ont trouvé les trois projets présentés inacceptables. On ne peut plus dire que le golf a une licence sociale. »
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Il appartiendra finalement au promoteur de soumettre un projet s’il veut aller de l’avant, malgré le mécontentement. La Ville, si elle l’accepte, devra alors apporter des modifications au zonage, notamment pour en faire un espace résidentiel et modifier la vocation récréative du golf.
” C’est inacceptable, même s’il y a eu des changements qui ont été notables et que cela a diminué, l’ensemble du projet reste inacceptable. »
L’impression que nous avions était qu’on nous descendait dans un entonnoir. Le rôle de la Ville, qui nous interroge car ils ont fait un processus de participation citoyenne […] On nous dit qu’on entend, mais on recommence. C’était comme si rien n’avait été dit. C’est toujours les mêmes problèmes que ça cause
ajoute Mme Prince.
Murielle Prince.
Photo : Radio Canada
rupture d’engagement
Louis Beaupré habite Cap-Rouge depuis des décennies. Il rappelle que 173 terrains ont été vendus par le golf Cap-Rouge dans les années 1960.
Introduire un projet immobilier au cœur même d’un espace de loisirs nous apparaît comme une rupture d’engagement. On nous avait promis un environnement agréable et paisible dans un cadre enchanteur. On a prétendu que le [golf] était chargé de respecter le zonage. À l’époque, le golf était le gardien de l’environnement bâti. Soixante ans plus tard, on a mis ça de côté
se lamente le résident de longue date.
Le résident est loin d’être contre le développement du golf. Cependant, selon lui, le golf dispose de plusieurs options pour diversifier ses revenus, notamment l’exploitation de ses parcours durant la saison hivernale. Le golf fait partie du territoire de Carouge. Nous ne sommes pas contre le golf sauf que pour des raisons financières, le golf a opté pour des raisons financières qui dénaturent le golf lui-même
.
Préservation des espaces verts
De son côté, Christian Laliberté est soucieux de la protection des espaces verts. Selon lui, la construction d’une telle infrastructure dans un secteur résidentiel comme Cap-Rouge créera un précédent et pourrait entraîner l’arrivée d’autres promoteurs.
Nous sommes venus nous installer, une grande majorité de ceux qui habitent le quartier dans une maison un peu unifamiliale. […] Établir une structure de cette taille dans un cadre comme celui-ci n’est pas nécessaire. Cela va complètement à l’encontre de tout le patrimoine bâti qui s’y trouve et de toutes les raisons qui nous ont fait venir nous installer dans ce secteur.
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Acceptabilité sociale
Le conseiller municipal de Cap-Rouge, Louis Martin, se dit conscient des inquiétudes des citoyens, qui existent depuis 2019. La pénurie de logements au Québec préoccupe aussi les élus de la Ville.
Il est certain que c’est un projet qui, dès le départ, est très partagé du côté des citoyens. Les citoyens ont des inquiétudes quant à l’intégration du projet dans la communauté de Cap-Rouge, les impacts sur le golf, les impacts sur la circulation routière
.
Sans vouloir soutenir directement le projet, il rappelle que l’acceptabilité sociale devra être au rendez-vous si le projet devait aller plus loin.
J’ai toujours dit que je soutenais le projet tant qu’il avait une acceptabilité sociale, le promoteur aussi […]. Toutes les parties prenantes au projet ont une grande sensibilité pour que le projet soit accepté par les citoyens
il croit.
Il attendra le dépôt d’un projet pour la suite, mais note que le promoteur semble ouvert aux changements.
” À l’heure actuelle, la décision est entre ses mains. [au promoteur]. Soit il soumet le projet tel qu’il a été présenté, soit il revient à nouveau pour en faire une nouvelle version, soit il retire l’ensemble du projet. »
Au moment d’écrire ces lignes, nous n’avions pas pu joindre le conseil d’administration du Golf de Cap-Rouge.